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Citation de Nieva


Et votre position sur l’empathie ?
 
É. L. : C’est difficile parce que ce n’est pas avec ce terme-là que je réfléchis en général, c’est un peu abstrait pour moi. Je m’intéresse plutôt à la confrontation, c’est ce dont je parlais tout à l’heure ; comment faire en sorte que les lecteurs ou les lectrices se confrontent à la réalité qu’on leur montre ? Et qu’ils ne détournent pas le regard comme on le fait en croisant un SDF dans la rue ? C’est une question formelle autant que politique, peut-être une question avant tout esthétique d’ailleurs : si tout le monde a accès au réel, si tout le monde à peu près sait qu’il existe de la pauvreté, de la violence sociale, du racisme, comment faire pour que les gens s’y confrontent et que naisse en eux la volonté de changer cela ? Le temps où la littérature – ou les films – présentait une réalité que personne ne connaissait est presque totalement passé, même s’il reste des choses qu’on ignore bien sûr. Zola écrivait pour montrer la vie des ouvriers à l’usine ou dans les mines, Sartre écrivait pour rendre visibles les prostitués ou les homosexuels, il a d’ailleurs beaucoup écrit sur cet enjeu littéraire et politique, rendre visible… Maintenant, avec les nouveaux médias dont on parlait il y a un instant, les technologies, tout ou presque est visible. La question n’est donc plus de montrer, mais de confronter – je pense que c’est un basculement important : qu’est-ce que serait une esthétique de la confrontation ?
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