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Citation de AuroraeLibri


Or, un jour que nous passions, en bavardant, devant une de ces petites villas bien closes, entourées d’arbres, qui l’avoisinent, j’en vis sortir un couple qui attira mon attention. La femme, très grande, très svelte, était d’une élégance tout à fait inattendue à Weimar, que rehaussaient encore la noblesse de ses allures, l’harmonie de ses mouvements ; elle portait une voilette épaisse, qui m’empêcha de voir son visage. Quant à l’homme, il était d’une beauté remarquable : les traits, réguliers et nets, le teint mat, relevé par une moustache très noire, l’air tranquille, la démarche sûre. Ils allaient sans rien regarder, indifférents avec hauteur au décor de hasard qui les encadrait, absorbés tous deux par quelque chose d’invisible, qui se passait au fond d’eux-mêmes. Je les suivais des yeux, mon compagnon me dit :

– Ce sont des Français. (...)

Ils sortent rarement. La femme est toujours voilée comme aujourd’hui. Je l’ai rencontrée une dizaine de fois, je n’ai jamais vu ses traits. Du reste, ils ne connaissent personne, ne voient personne, ne parlent à personne. (...)
On prétend qu’il y a un drame dans leur passé, reprit le docteur Hort. Du reste, on ne sait pas au juste de quoi il s’agit. Les uns disent qu’ils ne sont pas mariés, d’autres qu’ils sont venus ici après un grand scandale. On s’occupe beaucoup d’eux, dans la ville. Mais, comme leurs domestiques ne parlent pas, on en est réduit aux conjectures.

Quatrième partie
Chapitre I. Prélude
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