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Citation de AuroraeLibri


Ce fut une période de fièvre où j’eus des heures de folie, mais qui ne se prolongea pas. Il n’y eut entre nous aucun manège de galanterie, aucun marchandage. Notre premier aveu fut décisif. Pour ma part, je n’ai pas connu, à ce moment, la moindre lutte intérieure, la moindre hésitation, le moindre scrupule ; c’est sans aucun remords que je me rapprochais de M. H*** et lui serrais la main, quoique j’eusse l’intention bien ferme de lui prendre sa femme ; je fus calculateur, menteur, rusé, hypocrite, quelque peu que je le fusse de nature, sans qu’il m’en coûtât aucun effort. Quant à elle, qui heureusement n’avait pas d’enfants, j’ignore ce que pesèrent dans son cœur les liens de la famille, de l’habitude, du monde, les affections établies, les devoirs, tous ces obstacles qui, parfois, retardent ou même écartent l’issue fatale de l’amour. Les femmes ont toujours plus de vertu que nous, ou de préjugés : elle connut certainement des luttes que j’ignorai ; pourtant, je crois qu’elle traversa rapidement aussi la phase des hésitations, et qu’elle m’aima comme je l’aimais, c’est-à-dire dans l’absolu, sans rien admettre qui fût plus sacré ni plus fort que cet amour, qui pût le ralentir ou le diminuer. Elle répondit à mon premier appel. Elle se donna sans atermoiements, sans coquetterie, sans combat, dans la seule joie triomphante d’être à celui qu’elle aimait et de l’enivrer d’elle…

Quatrième partie
Chapitre Il. Récit
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