AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Élodie Denis (6)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Colonie Kitej, tome 1.5 : Afterwave

Je n'ai pas fait les choses dans l'ordre, puisque j'ai lu ces nouvelles intermédiaires des tomes 1 et 2 après le tome 2, et c'est bien dommage.



En effet, certaines nous permettent de découvrir plus avant des personnages secondaires qui prendront, ou pas, davantage d'importance dans la suite. J'ai donc davantage saisi des réactions, des comportements de ces personnages dans le tome 2 après coup.

Mais d'autres permettent simplement de se plonger plus amplement dans l'atmosphère de Kitej, dans cet univers où la violence, la corruption et la survie font certes loi, mais où les espoirs, les rêves, les moments de répit sont tout de même, parfois, de mise, comme ici.



Afterwave est en somme d'un grand intérêt pour apporter plus de profondeur à la trilogie, à travers un regard plus descriptif, de personnes, de lieux, d'instants.
Commenter  J’apprécie          30
Bifrost, n°112 : Dossier Anne Rice

Retour express sur le Bifrost 112 consacré à Anne Rice, une autrice que je n'ai encore jamais lue et qui ne m'intéresse pas plus que ça. J'ai parcouru (en diagonale) le dossier qui lui est consacré et cela me conforte dans mon idée : ce n'est pas ma came.



Au sommaire de ce numéro : un édito d'Olivier Girard qui revient sur la liquidation judiciaire des Editions ActuSF (on a appris depuis qu'elles allaient renaître de leurs cendres, espérons que cela soit pérenne !), un carnet des critiques bien fourni mais où rien ne dénote vraiment et où l'on remarque que la "vraie" SF se fait de plus en plus rare, le traditionnel coin des revues et une interview intéressante de la traductrice Nathalie Méges. A la suite du dossier, on retrouve avec plaisir le professeur Lehoucq qui nous parle aujourd'hui des pulsars et enfin l'appel au urnes pour élire la nouvelle francophone (j'ai été incapable de choisir, aucune ne m'a vraiment emballé cette année !) et la nouvelle étrangère (j'ai eu du mal à choisir parmi les nombreux textes de qualité proposés encore cette année : Robert Charles Wilson, Ray Nayler, Alastair Reynolds, Ken Liu pour sélectionner au final Pissenlit d'Elly Bangs !)



Ce numéro est l'occasion de découvrir des plumes inconnues et de retrouver avec plaisir des auteurs que l'on affectionne.

Dans le corps du ciel - Robert Charles Wilson

On ne présente plus Robert Charles Wilson, même si cet auteur canadien se fait rare depuis quelques années. Il n'a jamais été un grand novelliste, je parle ici en quantité, en effet sa bibliographie ne comporte que peu de textes courts. Pourtant il peut aussi être très efficace dans cet exercice.



Tout commence au XIIIème siècle quand des objets "célestes" traversent le ciel mais ce n'est qu'un millénaire plus tard que les conséquences se feront sentir. Robert Charles Wilson fait ce qu'il sait faire, du mystère, du rêve et du grand spectacle avec en fond cette dose d'humanité qui lui est si personnelle. En quelques pages, il effleure les thèmes à la mode du moment, Intelligence Artificielle, Post/Transhumanisme, Ecologie... Un texte tout en mélancolie, duquel se dégagent à la fois espoir et grande tristesse.



Le maître de musique - Morgane Caussarieu

Les éditions du Bélial ayant toutes les peines du monde à pouvoir créditer à ce Bifrost un texte d'Anne Rice, c'est Morgane Caussarieu la spécialiste du fantastique noir, des vampires et de l'horreur qui nous propose un court texte hommage à la défunte autrice de La reine des damnés.



Dès les premières lignes Morgane Caussarieu pose un univers, une ambiance et une petite histoire un peu lugubre. C'est fluide, ça se lit bien, c'est assez addictif mais il manque un peu de volume, il faut dire que les cinq pages semblent bien trop courtes pour que l'on soit pleinement emballé ou franchement déçu.



Par une route sans fin - Elodie Denis

Elodie Denis est une illustre inconnue dans le milieu de l'imaginaire même si elle a déjà publié quelques textes ici ou là. Son entrée dans Bifrost est retentissante avec un joli texte sur les voyages temporels en multipliant les références dont la première est que son héroïne conduit une DeLorean.



Abi fait des sauts dans le temps selon les ordres de Central. Pour quelles raisons ? Cela restera mystérieux (un peu trop à mon goût !) jusqu'au jour où elle contrevient aux instructions et déclenche des conséquences inattendues. Le voyage est intrigant, nébuleux jusqu'au final aussi improbable que surprenant.



Une jolie plume, un style bien à elle, une histoire originale mais il m'a manqué un petit quelque chose pour être pleinement convaincu. Mais le talent est là, et j'espère que l'on pourra lire d'autres textes de l'autrice dans un futur proche.



Le loup du passé - Ray Nayler

Les lecteurs de la revue connaissent bien Ray Nayler, qui a déjà vu trois de ses nouvelles publiées dans Bifrost en un peu plus d'un an. Il a également eu l'honneur d'avoir un (excellent) recueil publié dans la collection Quarante-Deux : Protectorats.



L'Homme est un loup pour l'Homme (enfin surtout pour les Femmes !) c'est un peu la morale de ce texte percutant. Dans un monde post apocalytique où les hommes sont revenus à l'élevage et où les loups menacent les troupeaux, une jeune fille récupère les vestiges robotiques de la guerre pour en faire un chien de berger plus qu'efficace qui au final aura un tout autre rôle.



Ray Nayler montre encore une fois l'étendue de son talent et son humanisme tout Wilsonien. Un vrai grand auteur que l'on pourra découvrir dans une forme plus longue en septembre 2024 avec son premier roman : La montagne dans la mer.


Lien : https://les-lectures-du-maki..
Commenter  J’apprécie          30
Bifrost, n°112 : Dossier Anne Rice

C’est sous les auspices de la reine des vampires que Bifrost livre son dernier recueil de l’année. Anne Rice, dans toute sa splendeur, y est décortiquée, tout comme son oeuvre, riche, pléthorique et résolument inégale. J’avoue que comme l’équipe de rédaction, la saga de Lestat m’a emballée dans ma lointaine jeunesse pour, au fur et à mesure des titres, finir par me lasser. Reste qu’indéniablement la Dame est incontournable pour les accros des dents longues.

Quant aux nouvelles, l’optimisme et la joie de vivre ont décidément été aux abonnés absents durant cette année… Les textes proposés, sans être totalement mauvais, manquent de clinquant et d’ampleur : « Dans le corps du ciel » de Robert Charles Wilson est anecdotique ; « Le maître de musique » de Morgane Caussarieu est bancal ; « Le Loup du passé » de Ray Nayler est très classique. Reste « Par une route sans fin » d’Élodie Denis qui, seul, a éveillé mon intérêt.

Il y a des livraisons enthousiasmantes… et il y en a d’autres qui le sont moins…

Commenter  J’apprécie          30
Agentique

"Pendant des jours, des semaines, peut-être des mois, la douleur a noyé Nhi, l'absurdité de parler, manger, vivre, continuer ; la réalité qui ne semble guère plus tangible qu'un reflet tordu dans une eau saumâtre battue par la pluie."



A l'évocation des mots "guerre du Vietnam", 2 choses me viennent quasi systématiquement en tête : la sale gueule de Marlon Brando couvert de sang et de boue dans "Apocalypse Now" et le "na na na na na na, na na na na na na" de Deep Purple sur le titre "Hush", formidablement réutilisé pour l'OST du jeu "Battlefield Vietnam" en 2004. Deux images subliminales et insignifiantes au regard des horreurs perpétrées lors de ce conflit meurtrier qui aura marqué toute une génération mais également la pop culture. Dorénavant, il me viendra en plus à l'esprit "Agentique", formidable 1er roman d'Elodie Denis (conseillé par le non moins formidable bookstagrameur @easy_grinder), tant cette histoire m'a touchée par son intensité, sa cruauté mais aussi sa délicatesse et sa sensibilité.



Chayton, ancien vétéran atteint de TSPT, revient 30 ans plus tard à Hô Chi Minh-Ville espérant ainsi exorciser d'une façon ou d'une autre ses mauvais rêves récurrents et son sentiment de culpabilité. Il y fait la connaissance de Loan, une jeune vietnamienne qui va le guider dans ce pays encore très fortement marqué par la guerre. Mais ce périple soi-disant salvateur va rapidement tourner au cauchemar... et personne n'en sortira indemne.



Ayant vécu au Vietnam, visiblement proche de son peuple et de sa culture, l'auteure porte ce récit d'une voix pleine d'engagement et de colère, témoin d'une région encore martyrisée aujourd'hui dans sa chair et dans son sang, victime d'un écocide honteux infligé par les USA pendant 15 ans. Si vous ne connaissiez pas Elodie Denis, vous n'avez plus aucune excuse. Sachez qu'elle écrit également de superbes chroniques dans le magazine indé New Noise...
Lien : https://www.instagram.com/bi..
Commenter  J’apprécie          20
Bifrost, n°112 : Dossier Anne Rice

- Dans le corps du ciel de Robert Charles Wilson : 9/10

Excellente nouvelle dans un style maîtrisé traitant d’un premier contact original. Quelques descriptions parfois un peu longue.



- Par une route sans fin de Elodie Denis : 4/10

Nouvelle longuette avec un style inutilement ampoulé et un étalage de références tirant vers le « bling-bling littéraire ». Le récit manque de tension mais l’ensemble est cependant riche et travaillé.



- Le loup du passé de Ray Nayler : 9,5/10

Cette nouvelle passionnante présente un personnage attachant autour d’un thème fort et inattendu. La construction du récit est intéressante et maintient la tension jusqu’au dernier moment. Une nouvelle émouvante et habile.



- Le Maître de musique de Morgane Caussarieu : 3/10

Un texte très court dont la lecture ne m’a rien apporté. Le début du texte est pénible à lire avec des phrases très courtes puis au moment où l’on se prendrait enfin d’intérêt pour les personnages, c’est la fin.

Commenter  J’apprécie          10
Agentique

Et si en cette année 2022, vous étiez passé à côté d’un roman sorti en catimini en avril. Chez un éditeur spécialisé dans la fantasy. Dans une collection peu représenté et souffrant d’un trop grand manque de visibilité, mais ayant une proposition éditoriale forte en publiant une littérature dite « blanche » engagée et enragée. Et si ce titre était peut-être un des romans français les plus passionnants qui soient sortis cette année. Vous seriez curieux d’en savoir plus, non ?



Elodie Denis est une jeune autrice française, journaliste chez New Noise et la Septième Obsession, ayant co-écrit un essai de philosophie sur les super-héros. Elle est l’autrice de l’énigmatique « Agentique », publié par les éditions « Les Moutons Électriques » dans leur toute jeune et trop sous estimé collection « Courant Alternatif ».



« Agentique » à l’image de son personnage central, Chayton, est le besoin d’Elodie Denis de poser par les mots le déterminisme comme régisseur d’un tout qui nous échappe. Pavant ainsi une chaîne d’impulsions humaines comme autant d’échos qui se dessinent sur la surface de l’eau se propageant dans l’espace et le temps. Nous suivons ce vétéran de la guerre du Vietnam de retour dans ce pays pour un périple personnel. Un voyage qui va lui faire rencontrer la jeune Loan, une étudiante, qui va s’improviser guide et l’accompagner à travers un Vietnam qui a avancé depuis la guerre, mais qui porte encore en son sein les cicatrises d’une violence commune majoritairement subit et n’ayant apporté que son lot de hontes et de résignation face à cette période sombre. Un voyage qui va être autant physique, que symbolique et va dire, en creux, les difficultés de tourner la page et reconstruire sur un territoire largement tartiné à l’agent orange.



De son premier roman, nous pouvons retenir ce principe de trajectoire, dans l’espace et dans le temps, en invoquant un passé commun qui se confronte à un présent rempli de séquelles. Toute la finesse et l’intelligence d’Elodie Denis, résident dans le fait d’avoir su replacer cet enjeu majeur à échelle humaine, voir intime. En construisant ainsi une dimension beaucoup plus direct et proche, l’autrice pousse le lecteur à avoir une empathie sincère envers chaque protagoniste. Ici rien n’est jamais tout noir ou tout blanc, d’une réalité lucide, tout est beaucoup plus subtil et moins manichéen que ce que nous avons l’habitude de voir ou lire.



Nous devinons au travers de son texte, un besoin de coller au réel. Cela s’explique par le fait que l’autrice a vécu trois ans au Vietman, mais pas que. Comme l’attestent les remerciements, Elodie Denis a su se documenter et construire son univers à partir de sources bien réels et bien concrètes. Un travail minutieux donnant une profondeur supplémentaire à “Agentique”.



« Agentique » est la promesse tenue d’un texte passionnant et intelligent, proposant par le truchement de la fiction, un regard lucide sur une époque et ses conséquences. Parsemé de clin d’œil culturelles, “Agentique” n’oubli jamais d’être avant tout un roman, ainsi l’autrice a su tenir son histoire de bout en bout, donnant ici des grands moments de littérature, autant par le fond que par la forme. Elodie Denis se permet même quelques variations stylistiques, au service de son propos, rendant certaines introspections profondément viscérale et frénétique.



Ce qu’il faut retenir, in fine, “Agentique” souffre surtout d’une absence de visibilité, et aurait, et surtout devrait être plus mis en avant, tant ce roman est une réussite et un texte fort, prenant et passionnant. Un roman aussi généreux que profondément captivant.



Elodie Denis est une autrice sur laquelle il va falloir compter, tant elle apporte un nouveau souffle dans la littérature. Composant, dans un style que l’on pourrait qualifier de classique et de passionnée, ce nouveau regard emprunt d’une très grande conscience de son époque comme résultat d’un passé tortueux et souvent bien moins manichéen que l’on a l’habitude de nous servir.
Lien : https://www.undernierlivre.n..
Commenter  J’apprécie          10


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Élodie Denis (55)Voir plus


{* *}