Un Arabe, enveloppé dans un grand burnous qui le recouvrait entièrement et dont le capuchon rabattu sur les yeux ne permettait pas de distinguer le visage, gravissait les escaliers d'un de ces couloirs étroits qui, sous le nom pompeux de rues, montent tortueusement vers la Kasba.
Il franchissait rapidement et sans tâtonner les dédales qui serpentent sous les arcades jetées d'une maison à l'autre, et glissait sans bruit sous les voûtes supportées par des colonnes antiques, entre les lourdes portes ogivales aux boiseries ornées de clous et les fenêtres grillées derrière lesquelles des yeux invisibles observent sans cesse.
Il croisait, sans se retourner, les Mauresques aux larges pantalons bouffants, se trainant par deux sur leurs sandales trop élevées et ne montrant sous le voile que leurs yeux noirs entourés d'un cercle de bistre.