Sept heures. Rentré chez moi, je trouve mon eau qui bout sur ma petite lampe; je me mets à moudre le moka et je dispose ma cafetière.
La préparation de son café est, pour un solitaire, l’opération domestique la plus délicate et la plus attrayante; c’est le grand œuvre des ménages de garçon.
Le café tient, pour ainsi dire, le milieu entre la nourriture corporelle et la nourriture spirituelle. Il agit agréablement, tout à la fois, sur les sens et sur la pensée. Son arôme seul donne à l’esprit je ne sais quelle activité joyeuse; c’est un génie qui prête ses ailes à notre fantaisie et l’emporte au pays des Mille et me Nuits,