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Citation de SZRAMOWO


La joie de vivre

Il y eut un grand silence. Pauline, épuisée, voulut encore lui fermer les yeux : c’était le terme qu’elle avait fixé à ses forces. Quand elle quitta la chambre, laissant comme garde, avec Véronique, la femme Prouane qu’elle avait envoyé chercher après la visite du docteur, elle se sentit défaillir dans l’escalier ; et elle dut s’asseoir un moment sur une marche, car elle ne trouvait plus le courage de descendre pour annoncer la mort à Lazare et à Chanteau. Les murs, autour d’elle, tournaient. Quelques minutes se passèrent, elle reprit la rampe, entendit dans la salle à manger la voix de l’abbé Horteur, et préféra entrer dans la cuisine. Mais, là, elle aperçut Lazare, dont la silhouette sombre se détachait sur le reflet rouge du fourneau. Sans parler, elle s’avança, les bras ouverts. Il avait compris, il s’abandonna contre l’épaule de la jeune fille, tandis qu’elle le serrait d’une longue étreinte. Puis, ils se baisèrent au visage. Elle pleurait silencieusement, et lui ne pouvait verser une larme, si étranglé, qu’il ne respirait plus. Enfin, elle desserra les bras, elle dit la première phrase qui lui venait aux lèvres :
– Pourquoi es-tu sans lumière ?
Il fit un geste, comme pour répondre qu’il n’avait pas besoin de lumière dans son chagrin.
– Il faut allumer une bougie, reprit-elle.
Lazare était tombé sur une chaise, incapable de se tenir debout.
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