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Citation de dane_dada


Paris
Quartier de Saint Germain
29 Juillet 1793

Saint Just ouvrit la porte. D'un simple signe de tête, il lui fait signe d'entrer. assis devant une tale recouverte d'une nappe verte, se tenait Robespierre parfaitement immobile. L'entrée de Danton en gilet cramoisi, un foulard blanc autour du cou, ses cheveux en bataille, acheva de le figer sur sa chaise. L'Incorruptible fit un geste d'automate pour l'inviter à s'asseoir.
- Tu avais à nous parler ?
L'orateur porta ses deux mains imposantes sur la table et fit jouer ses jointures comme s'il s'apprêtait à faire vibrer un clavier.
- J'ai toujours rêvé d'être musicien. C'est sans doute ce que j'aurai fait si la Révolution n'avait pas éclaté.
Robespierre et son bras droit échangèrent un regard exaspéré.
- Tu veux en venir où, Danton ? demande Robespierre
- Je n'ai pas parlé musique par hasard. Aujourd'hui la nation entière est une cacophonie, chacun y joue de sa partiiton en solo.
- Tu as sans doute l'art de la métaphore filée, persifla Saint Just. Mais si tu nous éparganis ton chapeler d'images pour nous dire enfin ce que tu veux.
- C'est très simple. je veux vous proposer un air de musique que tout le peuple de Paris va chanter à l'unisson. Un air tragique et funèbre.
Saint-Just se demanda si Danton n'avait pas perdu la raison.
- Après le roi, la reine va périr sur l'échafaud. Pour autant en avons nous terminé avec la monarchie ? Moi je dis que non. Les têtes couronnées tombent, mais qui les fait tomber ? Nous. Seulement nous.
Les lèvres de Roberpierre se fendirent en forme de serpe, car le jour du vote pour la condamnation à mort de Louis XVI, Danton était opportunément en mission. Il failli jeter son venin, mais se retint.
- Vous savez pourquoi le peuple est tant désuni ? reprit Georges, pourquoi il n'est pas derrière nous, derrière vous ? Parce qu'il n'a pas eu sa part de la curée !
Subitement le ragrd de Saint-Just venait de s'allumer.
- Tu veux que ce soit le peuple qui décide des condamnations à mort ?
Danton eut un sourire gourmand.
- Non, je veux plus fort encore. Je veux que ce soit le peuple, lui-même, qui détruise à jamais la royauté et en jette les restes aux chiens.
- Précise ta pensée, demanda doucement Robespierre.
Le tribun sentait qu'il avait réussi à appâter l'Incorruptible.
- Si nous voulons unir le peuple autour de la dynamique de la Révolution, il lui faut accomplir un acte si transgressif qu'il ne pourra plus revenir en arrière.
- Et que proposes-tu ? interrogea Saint-Just.
- Une profanation.
- Tu veux exhumer Louis XVI ? s'affola Roberpierre, qui pourtant n'était pas homme à reculer devant les innovations révolutionnaires.
- Mieux ! Je veux déterrer tous les rois de France depuis l'origine, briser leur tombe, émietter leur squelette et balancer leurs cendres maudites aux quatre vents.
- Saint-Denis, mumurmura Saint-Just, la nécropole...

Paris
De nos jours

Haudecourt expira un soupir au milieu d'une volute brune et caramélisée et se trouna vers le directeur du SISS.
- Vous pouvez lui expliquer, mon cher Franck, sinon ce cher Marcas va nous planter là avant que vous ne nous donniez des infos.
Les sourcils du Viking s'arquèrent un peu plus. Son regard malicieux jubilait.
- Avec un immense plaisir. Pour une fois que je peux parler du SISS à quelqu'un... Rassurez-vous, il n'y a rien de politique dans les missions de notre service. Oubliez l'Occupation et le régime de Vichy et faisons un bond de quelques années pour arriver au début des années 1950, en pleine Guerre froite. L'Europe est coupée en deux, d'un côté, l'Ouest soutenu par les Américains, de l'autre, les nations de l'est passées dans le giron de l'Union soviétique. Les Américains possèdent des bases militaires un peu partout dans les pays alliés qui sont sous contrôle d'une structure politico-militaire internationale destinée à protéger l'Ouest en cas d'agression rouge.
- Merci, je connais l'OTAN, Organisationdu traité de l'Atlantique Nord. C'est dans tous les manuels...
- Tout à fait. Mais c'est là que nous entrons dans une histoire moins officielle.
Decloqueson faisant rouler, sur la table du bureau, sa petite voiture jaune en avant et en arrière, tandis qu'il parlait.
- Parmi les officiers américains en poste dans les pays de l'Alliance atlantique, on trouvait beaucoup de francs-maçons. Et, naturellement, ces derniers ont essaimé des loges dans les villes de garnison. ces loges dépendaient toutes d'obédiences anglo saxonne et n'avaient donc aucun lien avec les obédiences nationales persécutées par les nazis. Au fil des ans, ces loges militaires se sont ouvertes à la sphère civile, une manière de capter les les nouvelles élites des pays libérés. On y a initié en priorité des personnes d'influence, politiques, militaires, chefs d'entteprises, si possible anti-communistes. Et ça n'a pas échappé aux services de la CIA.
Marcas se raidit sur son siège.
- Attendez, vous etes en train de me dire que ces maçons étaient des agents à la solde de la CIA ?
Le frère obèse secoua la tête et envoya une nouvelle bouffée dans les airs.
- Non ! Tu caricatures. Ce que t'explique notre ami, c'est que la CIA avait noyauté certaines de ces loges fréquentées par des militaires et des industriels.
Le directeur de la SISS stoppa net la Lotus Exige.
- Et que nous arrivons maintenant à la création de notre service. Le dé&tonateur en a été la... bombe atomique française.
Antoine avait allumé une cigarette. Il ne s'était toujours pas départi de sa méfiance.
- Expliquez moi ça.
- Nous sommes en 1965, la France fait partie, depuis cinq ans, du club très fermé des puissances nucléaires. Le Général de Gaulle supporte de moins en moins la présence de troupes de l'OTAN dans l'Hexagone. Il veut que la France retrouve son indépendance militaire et donne ordre d'amplifier les recherches dans le nucléaire. Comme vous le savez de Gaulle a...
- Toujours aussi passionné et... bavard, allez au but... le coupa frère obèse en souriant.
- Pardon... donc, un beau matin d'ocotbe, des douaniers de l'aéroport d'Orly organisent une fouille de routine sur des vols en partance pour les pays scandinaves. Et là, surprise, ils trouvent dans la valise d'un homme d'affaires suédois un échantillon d'alliage utilisé pour un nouveau modèle de centrifugeuse fabriqué par le Commisariat à l'Energie atomique. le type est aussitôt arrêté et expédié dans les caves des services du contre-espionnage où il va déballer une histoire incroyable.
...
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