Magdalena n'avait pas changé. Sa coupe à la garçonne était aussi nette qu'il y a dix ans. Elle portait un jean passé de mode, dont le bas était recouvert par de grosses chaussettes montantes.
Toujours le même style, constata Rebecka. S'il y en a une qui ne risque pas de sacrifier au culte de la réussite et des talons hauts, c'est bien Magdalena. Née au XIXe siècle, elle aurait enfilé une blouse amidonnée d'infirmière et descendu en barque les rivières tumultueuses de la région à la rencontre des populations isolées.