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Critique de LeaTouchBook


Une fois n'est pas coutume je remercie le traducteur, Grybouille est devenu fou ! Et bien, moi je pense que lorsqu'une traduction garde et porte les idées de l'auteur aussi fidèlement, je le dis, un grand MERCI à M. David Tuaillon.
Ce roman est resté une musique bien agréable à lire en Français et c'est grâce à lui.

Je vais faire simple, ce livre est une pépite qui brille de mille lumières, il est rempli de détails savoureux. Attention, il y aura une « interro » la semaine prochaine, vous êtes prévenus ceux qui feront l'impasse seront sanctionnés.
Vous le savez, j'adore les romans qui se construisent sur des faits historiques, conjuguent actions et savoirs, une pincée de passion, des personnages crédibles, dans ce livre vous avez tout cela plus le savoir faire de l'auteur.
Andrew Miller je ne le connaissais pas, maintenant je ne vais plus le lâcher… Son écriture est inspirée, sa prose évidente et nous sommes invités à passer un très bon moment.
Les 297 pages passent à une vitesse…C'est hallucinant.
La période où se déroulent les évènements, le XVIIIème siècle, le siècle du modernisme intellectuel.
Le personnage principal, Monsieur le jeune ingénieur normand Jean-Baptiste Baratte issu de l'École Royale des ponts et chaussées se voit confier à Paris la mission de vider le cimetière des innocents et de détruire l'église attenante par le Ministre du Roi.
C'est une mission de santé publique, les sous-sols se vident dans les caves des habitations voisines, la nourriture qui est servie lors des repas a le goût des corps en décomposition et les habitants ont une halène chargée des relents de l'air inhalé. Jean Baptiste rêve de construire des ponts, il videra des fosses communes (Pour vous situer le quartier à notre époque il s'agit des halles).

Il est hébergé pour le temps des travaux dans une famille du quartier, les « Monnards » qui sont très attachés à leur église et leur cimetière surtout leur fille « ziguette ».
Tour à tour il rencontre Armand l'organiste de l'église qui lui ouvrira le monde du « Parti de l'avenir » ; l'Autrichienne Héloïse la fille de compagnie et lectrice accomplie, qui saura l'éblouir ; Jeanne la fille du sacristain, une âme pure, par sa connaissance des lieux elle lui permettra de réaliser les travaux dans de meilleures conditions ; Guillotin, le médecin chirurgien qui fera des miracles ; Sagnac, le maître maçon, assurera la destruction de l'église et bien d'autres qui passeront rapidement mais auront tous leur intérêt, Marie, Lefosse, Madame Saget et ses enfants, sa mère, son frère… Bah, oui, en moins de 300 pages l'auteur nous écrit une partition de chef d'orchestre.
Sans oublier son ami Lecoeur, qu'il a connu pendant son séjour dans les mines près de Valencienne qui prendra en charge les trente mineurs qui assureront le travail pénible lors du nettoyage du cimetière. Lecoeur, personnage blessé qui perdra le contrôle de sa vie imbibé d'alcool. D'ailleurs cet alcool coule à flots pour que les ouvriers tiennent le coup !
Et ces inscriptions peintes à la faveur de la nuit par des mains révoltées sur les murs qui marquent ce bouillonnement intellectuel qui explosera quelques années plus tard.
« Il arrivera, donc, ce moment où le soleil n'éclairera plus sur la terre que des hommes libres, ne reconnaissant d'autre maître que leur raison ».

Et encore, je vous laisse découvrir l'action et les rebondissements, une petite merveille je vous dis. L'auteur, Andrew Miller est un virtuose dans son domaine. Mais qui est cet habitant de la perfide Albion qui raconte si bien l'histoire de notre pays ?
Pour finir, un petit clin d'oeil à ce siècle des lumières où de nombreux courants de pensées et d'idées ont vu le jour. Dans ce roman vous retrouverez cette respiration lors de l'avènement d'une nouvelle aire, ce flux et ce reflux des grandes marées populaires, de la symétrie dans les événements, le feu élément purifiant, l'heure donnée à la montre offerte de Jean-Baptiste par son Maitre d'Études avec les symboles gravés sur le boitier, son prénom est-ce un hasard car le hasard n'existe pas, un moment « opératif » inversé avec la destruction de l'église et surtout la lumière. Majestueux !

Grybouille vous salue bien et souvenez-vous de ce nom Andrew Miller, romancier de son état.
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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