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Critique de Toon


Toon
13 septembre 2015
Ce roman raconte d'abord l'opposition de 2 armées que tout oppose:
Au Sud l'Union, horde professionnelle habillée de beaux uniformes aux boutons rutilants et à la chaîne de commandement hyper structurée, avec au sommet un maréchal et ses N-1 qui ne peuvent se supporter les uns les autres, et ne se privent pas pour se mettre des bâtons dans les roues, cherchant tous l'honneur, la gloire et l’ascenseur social. En bas, des caporaux tirent-au-flanc et malhonnêtes, dont l'unique motif est de survivre et s'enrichir, et qui n'impressionnent que leurs jeunes recrues.

Au nord les Nordiques (original), mené par Dow Le Sombre seul vrai chef autoritaire, à la tête d'une armée de mercenaires dépenaillés mais redoutables, où le conflit interne ne se règle pas autours d'une table mais dans "Le Cercle" hache ou Epée à la main.

J'ai eu l'impression de voir un affrontement entre l'armée romaine et les Gaulois. Pour autant si j'avais imaginé les Nordiques quasiment comme des hommes préhistoriques dans la première Loi, ce ne fut pas du tout le cas ici: Les Nordiques sont très proches des vikings, la foi en moins.

Ce roman nous parle ensuite des "Heros", une colline insignifiante aussi bien stratégiquement que géographiquement, et qui accueille quelques menhirs qui, d'après la légende, abriteraient les dépouilles de valeureux nordiques. Et c'est pour le contrôle de cet endroit somme toute sans intérêt que 3 jours de batailles d'une violence inouïe vont avoir lieux.

Mais c'est aussi l'histoire de plusieurs personnages, déjà croisés (Dow bien sur mais aussi Gorst, tombé en disgrâce auprès du Roi après le désastre de Sipani évoqué dans la Première Loi et dont les moindres pensées ne peuvent faire penser qu'à Glotkha, Craw qui n'aspire qu'à prendre sa retraite ou encore Caul Shivers qui a laissé un oeil quelque part dans Servir Froid ) mais surtout des nouveaux comme le très énigmatique Whirrun de Bligh, porteur d'une épée gigantesque nommée La Mère des Epées, Finree, femme arriviste au caractère bien trempé et épouse d'un colonel de l'union ou Beck, jeune nordique de 17 ans qui quitte sa mère afin de se prouver qu'il est un homme et surtout le digne héritier de son père Shama Sans-Coeur. De tout ces personnages, seul le Caporal Tuny apportera une touche d'humour dans ce monde de brute.

Je ne suis pas un expert des cross-références dont Alfaric est passé maître, mais si vous pensez au film Hamburger Hill ou au Jour le plus long vous aurez compris l'esprit du roman qui ne peut éviter la boucherie.

L'univers étant posé, reste à dire ce que j'en ai pensé...

J'ai vraiment beaucoup aimé, même si Servir Froid est un cran au dessus.

Non seulement la galerie des personnages est excellente, les dialogues parfois drôles et très souvent incisifs, mais l'action est omni-présente sans temps morts du fait notamment de la construction des scènes de batailles: Abercrombie nous les décri par courts paragraphes avec changement de point de vue systématique: La première phrase d'un paragraphe est la suite naturelle de la dernière phrase du paragraphe précédent et cela donne un récit extrêmement vivant dont les pages défilent sans que l'on s'en rende compte.

De cette unité de lieu et d'action, Abercrombie en fait un roman de 710 pages sans que le lecteur ne s'ennuie et pérennise son univers par la même occasion. De ce fait la lecture des la Première Loi avant me parait assez indispensable pour profiter pleinement des Héros.
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