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Critique de Davalian


Pour sa deuxième collaboration avec Achdé dans le cadre des aventures de Lucky Luke, Jul tente de s'atteler à la douloureuse question de l'esclavage, thématique évidemment délicate à manier avec l'humour bon enfant qui caractérise la série.

Si Jul n'en est pas à son coup d'essai, le contexte de l'année 2020 semble avoir laissé ici beaucoup de cicatrices, comme si l'auteur s'était imposé une censure en court de route. Assez curieusement, il n'y pas vraiment de références à Autant n'emporte le vent… Silence volontaire ? Manque de courage ?

Le résultat est assez décevant, car nous avons ici clairement l'impression que les traits d'humour ne servent qu'à faire du remplissage. D'ailleurs, les passages les plus amusants sont placés en introduction et en conclusion.

Les bonnes idées sont nombreuses (le coup de la bibliothèque, la présence d'un certain Marshall Bass…) mais hélas cela ne suffit pas à faire un bon album. L'histoire en elle-même est cousue de fil blanc et prévisible du début à la fin. Quelques péripéties viendront apporter un peu de piment… mais pour cela il faudra s'acquitter du prix de nombreux clichés plus au moins bien insérés.

Si les bonnes idées sont nombreuses, les moins bonnes le sont tout autant. Au premier rang pouvons-nous citer la présence des Dalton qui ne servent à pas grand-chose, sinon à tenter de liquider, une nouvelle fois, Lucky Luke, à enchaîner les gags plus au moins prévisibles et à s'en tenir à des comportements attendus. Dans le même registre, le méchant de cette histoire (et ses acolytes) relève du pathétique.

Fort heureusement, il reste les dessin d'Achdé, qui tente malgré tout de nous faire passer un bon moment. de ce côté-là, c'est un vrai plaisir. Nous voici repartis dans l'Ouest… et non, le Sud en fait, ce qui assez peu fréquent (et d'ailleurs souligné, comme pour rappeler l'audace de ce pari). Une mise en planches qui rompt avec le schéma classique viendra nous réveiller dans la dernière ligne droite. Bref, les dessins sont le point fort de l'album (si ce n'est le seul).

Le ton moralisateur qui prédomine ici reste l'élément le plus nauséabond. Lucky Luke est à peu près le seul gentil de l'histoire, entouré qu'il est de méchants ordinaires. Les quelques exceptions servent de ressort comique, à nous faire patienter avant que l'histoire ne reprenne (car oui, nous avons ici parfois droit à des temps morts, qui semblent placés là pour retarder l'inévitable, ou remplacer quelque chose qui a été censuré ?).

Une nouvelle fois, Jul nous gratifie d'un album qui aurait pu être une bonne idée, mais qui ne répond pas aux attentes. Peut-être serait-il temps d'arrêter les dégâts ou de s'en tenir à des thématiques moins risquées et plus fidèles à l'esprit de la série, sans fausse prise de tête avec des concepts trop sérieux et mal maîtrisés ?
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