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Critique de araucaria


Si je suis séduite par ce récit ce n'est pas le fait du hasard. Il me semble que je fais partie du public de lecteurs conquis par cette oeuvre... pour quelle raison principale? Certainement parce que je suis bien ancrée dans "le vieux monde", trop peut-être, au point de ne pas être éblouie par "le nouveau monde"! Les paillettes ne sont pas pour moi, le gigantisme non plus, la marche forcée vers le progrès et sa déshumanisation non plus! Alors j'aime le regard que l'auteur porte sur le monde qu'elle découvre lors de son voyage à l'été 66. Elle ne me semble pas critique, mais réaliste, pas aveuglée par le "rêve américain". Je ne le suis pas non plus... Les Etats-Unis, je n'ai jamais eu envie d'y aller... La verticalité des édifices et cette concentration d'immeubles dans les grandes villes ne sont pas pour moi, cela me rebute! Alors New-York, Washington, Dallas, Houston, Miami, etc, etc, ne pas les connaître ne me manque pas... Dans ce vaste pays, j'aurais été attirée uniquement par les forêts de séquoias géants, le grand canyon, les lacs, le Mississipi, quelques vues incontournables de la Nouvelle-Orléans ou de San-Francisco aussi... sans ignorer toutefois que la vie est loin d'y être idyllique pour tous, en fonction de l'habitat, de la classe sociale, des ségrégations... J'ai lu quand même quelques auteurs américains, et vu aussi quelques films qui montre l'envers du décor!
En cet été 66, l'auteur a l'occasion de parcourir les Etats-Unis de New-York jusqu'à Key West, en convoyant une luxueuse automobile, puis au retour en stop ou en utilisant divers transports. Belle occasion de faire des rencontres, avec des personnages hauts en couleur, mais aussi de porter un regard sans concession sur ce quelle découvre, et le mythe américain, très en vogue en Europe avec les jeunes surfant sur la vague "Yéyé", prend du plomb dans l'aile... Les Etats-Unis ne sont pas que le clinquant, les néons, le modernisme, ce sont aussi des conditions de vie sordides, des abords de ville peu engageants voire même repoussants, des ghettos, du racisme... : chacun chez soi! en fonction de ses origines ethniques, de sa couleur de peau, de sa religion et naturellement de sa position sociale... Comme on le disait à la fin du 19 ème et 20 ème siècle dans notre bonne vieille Europe : "Il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes!" et ceci semble d'actualité dans ce grand pays qui arbore la bannière étoilée. Et puis en 66, nous sommes en pleine guerre du Vietnam, qui s'éternise, ne fait pas l'unanimité... et n'arrange rien à la situation économique du pays, multipliant au contraire les tensions.
Un très beau journal de bord, tenu par une "apprentie journaliste"... des rencontres improbables... d'intéressants paragraphes dédiés à la musique, aux découvertes, aux questionnements...
J'ai beaucoup aimé, et ce texte ayant trouvé ses origines au milieu des années 60, n'a pas pris une ride, bien au contraire il reste résolument moderne.
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