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Critique de BazaR


Encore un très bon album de la série Ils ont fait l'Histoire.
Comme tout le monde je connais dans les grandes lignes l'histoire de Vercingétorix (et je ne parle pas ici que de sa représentation très « nationale » dans Astérix). Cet album est venu raccommoder un bon petit paquet de trous de la raquette. Je ne savais par exemple pas qu'il avait fait partie des auxiliaires romains, ni ne me souvenais du siège d'Avaricum ou de l'acuité de son talent tactique. Sur ce point il a eu la malchance de tomber sur meilleur que lui.

Je me souvenais cependant de la tactique de la terre brûlée, du mal que cela inflige à ses alliés autant qu'à ses ennemis, qu'il s'agit finalement de savoir ce que l'on est prêt à sacrifier pour obtenir la victoire. Selon les auteurs de l'album, Vercingétorix commet son erreur fatale lorsqu'il décide d'épargner Avaricum à la demande de ses habitants. Une fois prise par César, les ressources de la ville compensent pour les Romains les manques dus à la tactique de la terre brûlée. Si Vercingétorix avait brûlé la ville, César aurait probablement renoncé, au moins temporairement.
En revanche, pour réserver les vivres aux guerriers, Vercingétorix n'hésite pas à envoyer les « bouches inutiles » d'Alésia dans le no man's land situé entre la ville et les remparts construits par César. Guerriers gaulois et légionnaires romains laisseront crever là les vieillards, les malades, les femmes et les enfants.

Point de vue réalisme, Éric Adam et Didier Convard se sont accordés des licences poétiques en plaçant quelques événements inventés qui renforcent l'effet dramatique. Mais ce n'est pas un problème car ceux-ci sont indiqués dans l'excellent dossier qui suit la bande dessinée. Par moments j'ai trouvé que le récit manquait de vie réelle et imposait trop d'informations techniques dans la bouche des acteurs. Cela est compensé par la qualité de certains dessins particulièrement impressionnants comme l'assaut sur Avaricum ou la vue d'avion du siège d'Alésia. Autre atout du dessin, les tenues gauloises inspirées des dernières recherches renvoient dans les mythes l'idée du barbare chevelu et moustachu à moitié nu. Il est clair que les échanges déjà anciens entre gaulois et romains avaient fait pénétrer de nombreux éléments de civilisation chez les premiers.

Reste-t-il quelque chose du roman national dans cette BD ? Peut-être un fond. Bien que je pense que la civilisation occidentale doit beaucoup à Rome, je n'ai pas pu empêcher une clochette de fierté sonner au fond de moi à la révolte de Vercingétorix. C'est idiot, mais c'est comme ça. Je suis aussi un produit d'une éducation emprunte de roman national.
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