AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Presence


Il s'agit d'une histoire complète en 5 épisodes, initialement parus en 2012, écrite et dessinée par Neal Adams, encrée par Andrew Currie pour les épisodes 1 à 4, et Adams pour le 5, avec la participation de Christos Gage pour l'histoire.

Il y a plusieurs années de cela, Logan parcourt les rues de Harlem pour trouver un jeune mutant Anthony (Bomb) et lui proposer son aide. Malheureusement son pouvoir provoque une explosion non maîtrisée, Logan git inconscient sur le trottoir et une équipe gouvernementale embarque Anthony. Logan réussit à convaincre Sabretooth de l'aider à aller libérer Anthony dont il a découvert le lieu de captivité. L'opération de sauvetage ne se déroule pas exactement comme prévu ; mais elle permet à Logan de récupérer un fichier contenant des noms d'individus qui devaient être récupérés par cette branche secrète de l'armée. Logan et Sabretooth prennent contact avec ces mutants, à commencer par Holly Bright (Holo), puis un certain Charles Xavier. Ailleurs en Argentine, Erik Lehnsherr (Magneto) traque les criminels de guerre nazis.

En 2010, le lectorat de comics a la surprise d'apprendre que Neal Adams (créateur ayant redonné de la crédibilité à Batman dans les années 1970, puis à Green Lantern & Green Arrow) recommence à créer des comics, avec Batman: Odyssey (VO). Dans la foulée, il annonce qu'il travaillera ensuite à une minisérie des X-Men, sur la base d'une idée aussi novatrice qu'évidente. le titre annonce l'intention : il s'agit de révéler l'existence d'une équipe de X-Men ayant précédé celle composée de Cyclops, Beast, Iceman, Marvel Girl et Angel (voir X-Men, l'intégrale 1963-1964). Cette annonce fracassante laisse de marbre le lecteur aguerri de comics qui sait que ce type d'histoire introduisant une rétro-continuité a toutes les chances d'être oubliée 3 mois après sa parution, et qu'elle n'aura aucune incidence sur les séries mensuelles.

Neal Adams joue le jeu de manière honnête en reliant entre eux des points mineurs de la continuité des X-Men que le fan détectera aisément : apparition de Moira Mac Taggert, un prototype des mandroids, la participation d'Amos Duncan, une brève apparition de Namor peu de temps avant qu'il ne croise Johnny Storm dans l'épisode 4 de Fantastic Four (paru en 1962), un premier modèle de Sentinel, les griffes en os de Wolverine, l'obsession de Sabretooth à vouloir tuer les compagnes de Logan, un prototype de "fastball special" (manoeuvre reprise avec Colossus), etc. Si vous n'êtes qu'un lecteur occasionnel des X-Men, ces éléments ne constitueront que des passages masturbatoires pour fans obsessionnels. Si vous êtes un lecteur assidu, vous savez déjà que ces éléments n'auront aucune pérennité et qu'ils se réduisent finalement à des gadgets sans aucune valeur narrative.

Et l'histoire ? Adams a pour objectif de montrer comment Logan en est venu à accepter la proposition de participer au programme Weapon X (phase de son histoire racontée par Barry Windsor Smith dans Arme X). Sur le principe, il s'agit d'une évolution intéressante du personnage. Dans la manière de raconter l'histoire, tout tombe à plat à cause d'une narration au ras les pâquerettes. Pour commencer les dialogues sont aussi raides qu'artificiels, incapables de faire ressentir une émotion, tout juste bon à expliquer ce qui se passe. du coup le lecteur passe d'une scène d'action à une scène de dialogue, puis une autre d'action et ainsi de suite, avec un niveau d'intérêt assez faible. Il grappille une ou deux surprises de temps à autre, en grimaçant devant ces acteurs incapables de donner un semblant d'intérêt à leur texte, et surjouant en ouvrant une bouche énorme pour un oui, pour un non.

D'un autre coté, après la lecture de "Batman odyssey", le lecteur ne s'attendait pas non plus à un chef d'oeuvre de narration à plusieurs niveaux, rendu vivant par une justesse émotionnelle à faire pleurer une pierre. le principal attrait de ce comics résidait dans la possibilité d'admirer la maîtrise de l'art séquentiel de Neal Adams. Première surprise, le metteur en couleurs Matthew Wilson n'est pas très connu en 2012. Effectivement, il réalise un travail quelconque et basique en utilisant les couleurs pour faire ressortir une surface de sa voisine, et en ajoutant quelques effets spéciaux lors des explosions, sans inventivité, sans vision artistique, pour un résultat purement fonctionnel et d'un niveau quelconque par rapport à la production moyenne des comics. Deuxième source d'inquiétude, le curriculum d'Adrew Currie (encreur) n'est pas très fourni. Effectivement il réalise un travail assez plat, pas toujours près précis, avec un sens esthétique parfois discutable. Il est vrai que peu d'encreurs trouve grâce aux yeux du maître et que son encrage du cinquième épisode est plus personnel, sans être non plus impressionnant.

Au fil des pages, le lecteur remarque que les visages manquent de précision, que les poses des personnages sont répétitives, que le langage corporel est souvent dans l'exagération (avec ces bouches toujours grandes ouvertes), qu'il y a quelques compositions de page un peu encombrées. Il subsiste quelques cases saisissantes, une ou deux pleines pages impressionnantes, et un décor attirant l'oeil au milieu d'un épisode. Pour le reste, Neal Adams ne semble pas s'être beaucoup impliqué dans la réalisation de cette histoire, d'avoir assuré le minimum syndical, sans grande inspiration.

Neal Adams a réalisé une histoire qu'il veut essentielle dans le long historique des X-Men (la source même de l'inspiration de Charles Xavier d'ouvrir une école pour mutants) et qui s'avère peu palpitante, pataude aussi bien sur le plan de la narration que des dessins.
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}