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Critique de LunaZione


Ce livre, cela fait des années qu'il traîne dans ma PAL. À la base, je l'avais reçu dans le cadre du Challenge Netgalley 2019 mais, n'ayant pas eu le temps de le découvrir à ce moment-là et (un peu) effrayée par son grand nombre de pages pour un roman jeunesse, je l'avais laissé de côté. C'est donc grâce à la session multicolore du Challenge Bookineurs en Couleurs que je l'en sors enfin ! Et je regrette un peu de ne pas l'avoir fait plus tôt : j'ai vraiment passé un bon moment avec et j'aurais bien directement enchaîné avec le tome suivant si je l'avais eu sous la main ;)

J'ai bien aimé le décor canadien. Il s'en dégage une harmonie et une tranquillité qui donnent envie. Y'a pas à dire, bien que nos cultures sont assez semblables, ils ont une certaine sérénité qu'on ne retrouve pas en métropole française. J'ai trouvé le cadre de cette petite ville assez charmant avec son isolement un peu à l'ancienne qui nous fait prendre du recul sur ce qui est réellement important. J'ai également été amusée par les expressions québécoises que l'on a peu l'occasion d'entendre en Bretagne. Encore une fois, elles donnent une saveur particulière à ce texte et nous font voyager un peu.
J'ai bien aimé découvrir la passion de Maélie pour les DIY et les vidéos. Ses idées sont simples, facilement reproductibles et j'ai apprécié qu'elles soient bien décrites afin que les lecteurs puissent éventuellement les refaire chez eux. J'ai trouvé que l'approche via YouTube donne une certaine modernité au texte même si la jeune fille me semble un peu trop jeune pour s'exposer ainsi (je parle comme une daronne ! Cela dit, ine faut-il pas avoir 13 ans pour avoir un compte sur ce genre de site ?!).
J'ai apprécié les thématiques abordées dans ce roman même si j'ai parfois eu un peu de mal à les contextualiser. J'ai trouvé intéressant la manière dont  le harcèlement scolaire ainsi que sur les réseaux est décrit avec simplicité et la façon dont la honte ressentie par Maélie est mise en avant. Si sa fuite et son silence ne sont pas forcément la meilleure des choses à faire, il est évident que c'est ce que font naturellement la plupart des victimes. Je trouve ça bien de le mettre en avant tout en rappelant qu'en parler reste la meilleure chose à faire. C'est davantage les histoires de famille autour de Maélie que j'ai trouvé floues entre la mort prématurée de sa maman, le fait qu'elle soit élevée par des amis de celle-ci avec qui elle entretien une relation distante, ainsi que de son arrivée chez Sam pour un an alors qu'elle ne le connaît pas du tout. Peut-être que c'est culturel mais je ne suis pas certaine que ce soit possible en France. Tout s'éclaire un peu au fur et à mesure que l'on avance dans les chapitres mais j'ai tout de même continué de trouver cela étrange.
Cela dit, j'ai bien aimé la façon dont Maélie s'intègre dans cette communauté. Si on la sent assez intimidée et prudente, son entourage lui fait un forcing savamment dosé lui permettant de retrouver confiance en elle et en les autres. J'ai également apprécié sa relation silencieuse avec Sam :  ces deux ours ont tant en commun que je me demande si elle ne devrait pas gratter de ce côté pour découvrir l'identité de son père ;)
Bon, par contre, j'ai été un peu agacée par la fin un peu abrupte : quel cliffhanger ! Pour le coup, le tome se termine en plein milieu d'une action ce qui est assez désarmant (et donne clairement envie de découvrir la suite !).

Maélie est une jeune fille très touchante. Son silence donne clairement envie de la protéger et encore plus quand on découvre ce qui lui est arrivé. J'ai aimé le fait qu'elle ne soit pas aussi solitaire que ce qu'on pourrait penser et qu'elle est juste maladroite en société. Et encore plus qu'elle puisse compter sur Pam et Dylane.
J'ai bien aimé ces deux-là qui s'impliquent vraiment pour que Maelie se sent bien. Si la première est envahissante, il est plus difficile de cerner Dylane tant on sent qu'il nous manque des éléments sur ce qui a pu se passer entre elles deux. Cela dit, Dylane donne tant pour se racheter que je n'ai aucun doute sur le fait qu'elle soit une belle personne et une amie fiable. Elle essaie clairement prendre les choses en main pour tenter de stopper ce harcèlement que subit Maélie. Estéban m'a également bien plu malgré son côté un peu trop charmeur : j'ai bien aimé la manière dont il repousse gentiment Maélie dans ses retranchements, l'aidant ainsi à se libérer de son carcan.
Sam m'a beaucoup plu avec sa simplicité et son côté un peu bourru. Il a l'air fiable, droit et stable même s'il ne sait pas vraiment gérer une adolescente chez lui. Pour le coup, ça m'a fait penser à ce réel : clairement, j'ai passé le cap où je trouve le daron plus intéressant que le beau gosse de l'histoire (Aie ! D'un autre côté, c'est plutôt rassurant vu qu'il n'a que 12 ans ;D).

J'ai vraiment bien aimé la narration de Marilou ADDISON. C'est à la fois doux et dynamique, et aussi nostalgique que positif. Bien que le roman aborde des thématiques un peu difficiles, cela ne tire pas Maélie vers le bas mais la force à rebondir : c'est clairement un joli exemple de résilience pour les jeunes adolescents. J'ai également apprécié ses petites touches d'humour, les réparties de Maélie et de ses copines ainsi que le côté décalé apporté par les expressions québécoises. J'ai également apprécié la mise en page changeante avec ses petites illustrations, la lecture des SMS ou encore des posts sur YouTube et le blog de Maélie. Cela dynamise cette lecture et la rend, finalement, très rapide.
(Plus que !) Partante pour lire la suite !
Lien : http://lunazione.over-blog.c..
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