AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de sylvie


Ce texte de 60 pages n'est qu'une longue phrase qui ne commence ni ne finit vraiment, elle est comme en suspend, enfermée dans l'objet livre que vous venez d'ouvrir.
Si vous y êtes entrés, c'est que vous l'avez voulu, et vous êtes sommés d'écouter un long monologue intérieur déclamé par un/une narratrice en mal d'amour.
Le personnage s'adresse à lui même autant qu'au lecteur. Vous êtes là un peu par hasard... Vous pouvez refermer la porte ou rester l'écouter.
Cette phrase vous tient en haleine, vous étonne, vous questionne, vous fait sourire. Elle vous émeut et vous perturbe.
Il n'y a pas de majuscules, pas de début, pas de fin, pas de ponctuation. C'est à vous de vous y coller si ça vous chante : trouvez le souffle et vous découvrirez le sens.
La femme(?) amoureuse parle sans prendre le temps de respirer. Elle est toujours vieille, mais est soit folle, soit fol, soit fou : Mad about the boy.
Elle voudrait se figer dans le temps de l'attente. Elle attend Jean et elle sait qu'il ne viendra pas, qu'il ne viendra plus.
Alors elle se passe en boucle "Mad about the boy", parce que la chanson raconte son histoire, porte sa ferveur, supporte sa douleur et transporte son désir. Elle rumine, elle ressasse, elle se souvient des débuts, des moments à deux. Elle attend et comble l'absence en écoutant de la musique.
Durant ce "fragment de discours amoureux", dans ce temps suspendu de l'attente où tout n'est pas encore fini, elle fait durer le plaisir, elle se rejoue son histoire d'amour inespérée : play, replay, rewind, play, replay...
Elle veut retarder un peu la chute, le mot fin.
Elle aime être malade d'amour et nous en parle.
En furetant dans les rayons d'une bibliothèque, j'ai mis la main sur ce petit exemplaire mauve. En voyant le micro gris sur sa couverture et son titre, j'ai compris qu'il devait y être question de chanson.
En lisant la quatrième de couverture : "C'est comme une chanson, comme dans la chanson de Dinah Washington, Mad about the boy, on répète des phrases, des couplets, on crée l'élan en répétant l'absence et c'est une chanson d'amour.", je me suis dit... Tiens ce livre là pourrait être l'occasion de faire un billet...
http://sylvie-lectures.blogspot.com/2008/04/mad-about-boy-emmanuel-adely.html
Commenter  J’apprécie          70







{* *}