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Critique de Luniver


Les maisons closes font aujourd'hui encore débat, et ce débat ne date pas d'hier. Il n'a d'ailleurs pas beaucoup évolué, et les mêmes « solutions » reviennent en boucle avec une certaine régularité : les fermer et pourchasser les prostituées, ou au contraire les régulariser pour mieux les canaliser et les surveiller. Mais au final, chacun des deux camps en donne une image caricaturale et il est très difficile d'avoir une vue d'ensemble de la situation.

Cet essai détaille l'histoire des maisons closes en France durant un siècle, de 1830 à 1930 : qui les tient, qui y entre, qui les fréquente, et pourquoi. Même dans cet intervalle réduit, dans l'espace et dans le temps, les situations varient à l'extrême, entre les maisons luxueuses des grandes villes et les bauges miteux près des ports.

Ce qui frappe particulièrement en parcourant l'essai, c'est l'arbitraire qui règne sur le quotidien de toutes les personnes impliquées. Elles peuvent difficilement se plaindre puisque la plupart sont dans des situations irrégulières, et les abus ne provoqueront pas beaucoup d'indignation : quelle personne de bonne réputation oserait prendre la défense des prostituées ? Toute prise de position en leur faveur va forcément attirer les suspicions.

Alors, quels que soient les lois et les arrêtés municipaux, qu'ils soient en faveur ou en défaveur des maisons closes, c'est au final l'agent sur le terrain qui décidera du sort de l'endroit. La corruption règne en maître sur le milieu : celui qui devait fermer la maison en devient le pensionnaire le plus assidu, et à l'inverse celui qui est chargé de la protection des lieux n'hésitera pas à prélever une lourde taxe pour ses services, par la violence s'il le faut.

Le voyage dans ce drôle de milieu était plutôt intéressant. Et placé comme il est, au coeur de tous les points sensibles de la société : argent, sexualité, organisation sociale, … il n'a pas fini de faire couler de l'encre.
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