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Critique de MarionJL


Le recueil est constitué de 3 nouvelles :
“Mon petit peuplier” raconte l'histoire d'un amour perdu et quelque part d'une descente aux enfers suite à un faux pas et au mauvais caractère d'un routier kirghize, au temps du soviétisme. J'ai aimé la description de la relation au travail dans ce monde soviétique, et quelque part l'omniprésence dans l'inconscient du héros ouvrier qui permet d'augmenter l'efficacité du travail. Je trouve qu'il manque un petit quelque chose à l'histoire pour qu'elle soit plus entraînante, même si on retrouve une certaine poésie et un dépaysement certain.
“L'oeil du chameau” est une ode à la steppe et aux contrées vierges. On suit un jeune homme qui fait partie d'une équipe de cultivateurs qui doit défricher l'Anarkhaï, une région steppique sauvage, sèche et aride pour en faire une plaine de culture, apte à accueillir des villages. Ils sont quelque part un avant-poste de la civilisation et on retrouve en plus de l'amour de l'infini et de la nature, une vision très optimiste du travail humain. J'ai beaucoup aimé la poésie de cette nouvelle, la contemplation des couleurs sur la steppe et de l'infini du ciel, la description du labeur difficile. Il manque pour moi un développement à l'histoire pour qu'il y est une fin, ou qu'on s'accroche plus aux personnages.
La dernière nouvelle, “le premier maître” est par contre beaucoup plus aboutie et il n'est pas étonnant qu'elle ait donné son nom au recueil. le récit se passe surtout en 1924, au début du soviétisme dans ces contrées et on voit bien la lutte entre traditions et “modernité” qui se cristallise ici par la création d'une école dans un village reculé (un aïl) et le début de l'accès à l'éducation pour tous (les enfants) dans le but de leur construire un avenir meilleur. Ce thème est lié à une histoire d'amour très belle et à l'amour encore de la steppe et des espaces infinis qu'elle ouvre. J'avais beaucoup été touchée à la lecture de Djamilia et j'ai retrouvé dans cette nouvelle la poésie, la force de l'écriture que j'avais alors aimé. Dommage que les autres nouvelles ne soient pas à ce niveau.
Le fil directeur entre ces trois nouvelles est pour moi la place de la tradition dans la société moderne mise en place par l'arrivée du soviétisme, l'amour de la steppe kirghize et de ses racines et la place du travail “producteur et efficace pour la société” dans les sociétés soviétiques. Les nouvelles sont assez inégales mais “le premier maître” vaut le détour et qu'on s'y attarde, par la force de sa poésie et de son message.
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