AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de EvlyneLeraut


Epoustouflant, indispensable, à part, c'est le roman du siècle !! « Et j'abattrai l'arrogance des Tyrans » de Marie-Fleur Albecker puissant, digne de Vulcain est une construction livresque d'orfèvre pure. Ce roman historique mais pas que, est mené d'une main de maître et des plus grands ! L'écriture douée, mature, intuitive enchante les pages qui pourraient sonner le glas d'une sombre période. Il n'en est rien. le style est frais, aérien, divin. C'est un pur enchantement, une merveille à l'aube des révoltes nées. Une fleur dans un champ de haute littérature, hymne de la liberté, que l'on ne coupera jamais. Marie-fleur Albecker vit son histoire. On sent dans les lignes la conviction de son éthique, toute d'égalité et de justice. Le féminisme a la part belle aussi et la délicatesse des sons est une main caressant la chevelure brune de Johanna héroïne de cette histoire citadelle. Tout se passe en 1381. Une révolte gronde et tel un rocher dévalant la pente des injustices va briser la folie indécente des Seigneurs lorsqu'ils vont entreprendre d'augmenter les impôts. La servitude prend des allures de combats intérieurs. Le lecteur pénètre dans cette période par la grande porte, marche à côté de Johanna et se prend lui aussi à vouloir défier le roi. Des révoltés faisant front commun qui s'écartent de toutes impasses avec pour outils, ces valeurs fondamentales de justice, de concorde et de fraternité, deviennent subrepticement des modèles. le style de l'auteure est le levier salvateur de ce roman hors pair. L'osmose entre les siècles opère son champ d'action. Les clins d'oeil sont subtils et perspicaces. le lecteur apprécie ce côté jubilatoire aussi. « Voici venu le moment crucial qui sépare l'émeute de la révolte : on a cassé deux ou trois pots, brisé des vitrines au coin de la rue et laissé quelques cadavres sur le carreau, ça fait la mesure pour un accès de colère comme il y en a d'ailleurs eu les années passées. ça c'est business as usual. Il est possible de rentrer chez soi et de faire le gros dos – quoique Thomas Baker risque de prendre cher pour tout le monde, car tuer quelques ploucs du crû, c'est une chose, buter trois clercs savants d'un membre du Parlement, c'est quand même plus délicat. »Ses convictions en étendard l'auteure prend les rènes de cette révolte et va semer sur le chemin, ses engagements de femme libre. Johanna semble l'auteure et ce jeu de rôle est le miroir cher aux femmes. « Et j'abattrai l'arrogance des Tyrans » est une entrée dans la raison, dans la quête existentialiste. Les hommes et femmes s'élèvent dans cet entre monde comme si la lumière du jour devenait peu à peu celle qui peut couper les chaînes des entraves mentales. Briser les armures et étreindre la justice chère aux hommes et femmes de bonne volonté. La page 155 est à apprendre par coeur. Ce roman est bouleversant, percutant car trop beau et trop fort. Il laisse après le point final l'envie furieuse de le recommencer encore et encore. Merci pour ce chef d'oeuvre engagé, féministe et humaniste. C'est un roman pour l'éternité. Publié par Les valeureuses Editions « Aux Forges de Vulcain » ce roman est aussi une belle signature éditoriale tant l'histoire semble celle d'un forgeron au beau devenir. Roman culte
Commenter  J’apprécie          160



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}