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Critique de AlexandrePage


On va vraiment penser que je suis un vilain babelionaute acariâtre à force de dire de mauvaises choses sur les dernières nouveautés lues (et un vieux réac à force de dire de gentilles choses d'ouvrages anciens), mais honnêtement, là je ne comprends pas.

Ce livre promet d'abattre l'arrogance des tyrans et a déjà le titre le plus prétentieux de toute la rentrée littéraire 2018. Enfin, passons. Ca me fait mal de dire ça car j'aime bien cet éditeur, mais là, ce livre est mauvais.

La langue est une catastrophe. L'autrice déclare ne pas vouloir pasticher la langue du Moyen-Age. On peut la comprendre (le pourrait-elle seulement?), mais entre le langage de Chrétien de Troyes et celui du bistrot du coin, il y a un gouffre tout de même! Pourquoi choisir une période historique si:

- les personnages parlent comme en 2019 (et encore, j'espère qu'ils ne parlent pas tous comme ça en 2019)

- le message se veut contemporain

Car en effet, l'histoire ici n'est qu'un prétexte. D'ailleurs l'autrice a indiqué elle-même dans une interview n'avoir employé qu'un livre de 1988 (et quelques autres non précisés), et ne connaître aucun autre auteur de romans historiques français qu'Eric Vuillard. L'autrice se moque du contexte qu'elle a choisi, et son livre aurait tout aussi bien pu prendre place à n'importe quelle autre époque que cela n'aurait rien changer. Elle est tout à son message (féministe, mais surtout d'une balourdise consommée), et les romans dominés par leur message sont rarement des réussites.

Un roman existe grâce à ses personnages, son contexte, son intrigue, dès lors que tout cela se contente de servir un message, alors autant privilégier l'essai ou le pamphlet, car le résultat est lourd, caricatural, indigeste, et J'abattrai l'arrogance des tyrans (titre qui pèse déjà sur l'estomac) en est une preuve manifeste.

C'est très regrettable car le sujet a été rarement traité (tant en littérature de fiction que de non-fiction francophones) et il y avait de la matière à utiliser, mais l'autrice ne nous dit pas grand-chose des événements, "embringuée" qu'elle est dans son message d'une finesse pachydermique.

J'ai l'impression que madame Albecker avait une colère à exprimer avec ce malheureux livre qui aura joué, comme souvent dans la littérature contemporaine un rôle cathartique que les "écrivains" aiment retirer à leur psychologue. Dommage pour la littérature, dommage pour les lecteurs, mais c'est vrai qu'il faut payer le psy lorsque le lecteur paye pour lire les épanchements de l'écrivain. Heureusement, celui-là, je ne l'ai pas payé.







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