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Critique de Fleitour


Clémentine Churchill ou la femme du lion, ne méritait sans doute pas de se perdre, parmi les nombreuses résidences du couple, au fil des multiples responsabilités de son mari, des représentations permanentes où défilèrent, toutes les têtes aristocratiques de l'Angleterre, et pour reprendre l'expression des auteurs, du Royaume Britannique.

Mrs Churchill finit par avouer à Winston, que la boulimie n'était pas une bonne chose, " vouloir cumuler deux fonctions est une faiblesse, à vouloir dévorer les deux, tu en attraperas de violentes indigestions !"

Cette boulimie politique, se déverse dans les pages, on passe de ministre à député, d'une campagne électorale, à de nouvelles redistributions des postes entre libéraux et conservateurs, Churchill dessine des boucles, satellisé qu'il est sur l'échiquier de la couronne.

Il se découvre une passion pour la peinture, puis passe du pinceau à la plume pour écrire ses mémoires, avant de se rétablir pour affronter la guerre.

Clémentine avec un sens de l'humour, ajoute page 127, " assurer les deux serait un tour de force comme de maintenir en l'air un grand nombre de balles en même temps. Après tout, tu as vocation d'être un homme d'État, non un jongleur."

On voudrait se poser, prendre le temps de réfléchir, analyser la correspondance entre les époux, mais non, la marche inflexible du temps emporte le lecteur et le laisse pantois parmi toutes ces têtes couronnées.

De cette vie de Clémentine, j'ai apprécié l'enfance jusqu'aux premières années de leur vie commune, un temps où ils se réservaient encore des pauses pour parler, notamment des mouvements féministes, dont l'exubérance et la vélocité sont habilement retracées. Winston Churchill faut-il le dire, n'a pas su être un bon défenseur de cette cause, il se serait plutôt habilement installé arbitre de touche.

Je reste sur ma faim, quand sur des questions, si actuelles et sur lesquelles Churchill a pesé, les auteurs ont à peine signifié que le lion avait pu être concerné. Je pense notamment à l'Irlande, son beau-père ayant été un vice-roi, ou au Moyen-Orient où Winston Churchill a siégé à la conférence internationale du Caire en 1922.

Par contre si vous êtes passionnés de tennis, ou farouche téléspectateur de la maison France 5, vous découvrirez les exploits de Clémentine, et les déboires essuyé par le couple pour la rénovation de Chartwell, acheté sur un coup de coeur par Winston sans en parler à Clémentine.

Au final on s'use a passer d'une réception à l'autre, d'une villégiature à l'autre, d'une responsabilité ministérielle à une autre. Ici comme ailleurs
quand on est compétent on n'est pas sûr de garder son poste.

Néanmoins je garde un très bon souvenir de toutes ces lettres échangées entre les époux, des courriers qui en disent un peu plus, que les auteurs.

Je crois que le lecteur aurait aimé mieux connaître, les enfants au-delà de leur CV, et au-delà surtout des deuils qui ont ébranlés cette famille, même si nous sommes abondamment mis au fait de leurs déboires amoureux. L'idylle entre Clementine et Terence Philip reste une énigme juste esquissée.

Certains lecteurs ont trouvé le texte décousu.
Mrs Churchill avait beaucoup plus à nous apprendre de l'homme, que cette petite phrase glissée à l'intention de celui qui voit les choses de très haut, "Winston, son cognac, ses cigares, son champagne nous coûtaient plus que mes dépenses ménagères".


D'autres auteurs ont veillé à limiter leur ambition, pour s'imprégner du sens de son action comme chef d'État et chef de guerre.
Le rôle de Winston Churchill juste avant la déclaration de guerre, contre l'Allemagne nazie, et le poids que celui-ci a pris, comme sa détermination, forme un ensemble assez cohérent même s'il n'apporte pas un éclairage nouveau sur cette période. le livre de Eric Vuillard est plus explicite, sur le fameux lendemain peu glorieux de l'annexion de l'Autriche.

L'animosité entre le Général de Gaulle est trop limité aux petites phrases, pour nous éclairer sur le rôle de Clémentine, dans cette compétition entre ces deux hommes, elle la francophone a du jouer une partition importante, délicate sans doute, mais à peine esquissée.


Au final nous sommes à travers ce récit à la redécouverte du parcours exceptionnel d'un homme qui a consacré toute sa vie à la politique ( à la peinture, à ses mémoires,...) , et Clémentine malgré tout nous l'avons un peu perdu en chemin.
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