Madame Hayat

Ce monde n'avance pas, c'est toujours les mêmes rengaines. Quand je lis ce texte, bien écrit (même s'il y a au démarrage quelques petits ratés qui m'ont fait peur quand à la qualité de l'écriture), qui parle d'une double histoire d'amour, des contraires, des pulsions, de l'écriture, de la littérature, de réflexions sur la vie..., j'ai l'impression d'avoir lu ça 100 fois. Un peu comme si la Turquie de Altan avait un gros temps de retard, j'ai lu ce genre de textes chez des auteurs francophones, néerlandophones, italiens, anglo-saxons..., au moins aussi bon, mais nettement antérieurs.
Impression que ce mode hoquète.
Sinon, je n'ai pas du tout aimé les personnages, ils me sont chacun à leur façon antipathiques et énervants, je n'aime pas le monde dans lequel ils vivent, je n'aime pas je n'aime pas je n'aime pas. Je ne veux plus lire ce genre d'histoires. Et pourtant, elles sont actuelles. Parce que Altan parle d'une Turquie actuelle.
C'est juste désastreux.
Toutes les citations dans le texte et les allusions aux reportages ne volent pas si haut que ça, elles se tiennent et sont intéressantes, mais ce n'est pas neuf, ce n'est pas génial, ce n'est pas si brillant. C'est un bon copiste.
Si je suis si dur envers ce livre, c'est parce que j'ai entendu beaucoup de critiques élogieuses. Et ça ça se retourne contre lui.
J'aime les personnages pathétiques en général, j'aime ce qui foire, j'aime ce qui ne se passe pas, mais je crois une fois encore qu'il manque quelque chose pour ça dans ce livre, c'est une force d'humour, quelque chose qui emporte avec sourire. Quoi qu'il se passe. Quoi qu'il advienne. Et je n'ai pas souri. Si j'ai lu ce livre rapidement, et sans ennui, je l'oublierai tout aussi vite.
Et c'est bien dommage.
Et je continue de penser que la littérature, si ceci est le meilleur qu'elle puisse proposer, est quasi morte.