AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de belette2911


La rivière des Outaouais, au Québec, aurait pu se renommer la rivière de "Nathan-outai", vu que le petit Nathan, pas tout à fait 4 ans, a disparu pendant que sa maman ne le surveillait pas.

Est-il mort noyé ? Enlevé et encore vivant ? le mystère reste entier et 6 ans après sa disparition, sa mère le cherche toujours, tandis que son père l'a considéré comme mort.

C'est un roman post-apocalypse, où le climat s'est déréglé (merde, c'est la réalité), où une guerre civile a éclaté aux États-Unis, faisant des Américains des réfugiés qui pestent contre le mur que le Canada veut ériger, alors qu'eux étaient heureux qu'on en érige un entre leur pays et le Mexique… Ironie, quand tu nous tiens.

Ce roman, qui n'est pas si utopique que ça (ou qui pourrait devenir une réalité), fout les chocottes, avec le traitement réservé aux réfugiés, que les Canadiens ne veulent pas voir, les accusant de colporter des maladies et bien d'autres choses encore… S'il fait peur, c'est parce qu'il fait écho à notre vie réelle où on laisse périr des réfugiés en mer, sans que cela émeuve les gens (ou juste une minorité).

Ce roman, c'est le récit de Zoé, la mère de Nathan, qui n'a jamais cessé de chercher son fils, qui le pense vivant et qui chasse des mineurs afin de le retrouver. C'est l'histoire d'un couple qui a volé en éclat, de Thomas, le père, qui pense que son ex-épouse est responsable de la disparition de leur enfant…

C'est aussi un roman qui parle des horribles pensionnats où l'on tuait l'Indien dans les enfants autochtones, les privant de leur culture, de leur langue, de leurs parents, de leurs racines, les transformant en êtres qui ne savent plus où ils se situent. Ils sont devenus des pommes : rouge à l'extérieur et blanc dedans.

C'est l'histoire de survie pour les migrants qui tentent de se faire une place, des enfants livrés à eux-mêmes et qui deviennent des êtres violents, obligés de vivre dans les forêts. C'est aussi une histoire de pardon, de rédemption et de recherche de soi, de ses racines profondes, que la mère de Zoé avait reniées après son passage dans le pensionnat.

On pourrait penser que la multitude de thèmes allaient plomber le roman, mais il n'en fut rien. Tout est esquissé brièvement, sans trop s'attarder, mais je pense qu'il n'y avait pas besoin de plus, l'essentiel était dit.

Ce roman est un mélange réussi entre le roman noir, la quête, le roman d'anticipation, de survie, de nature writing, avec beaucoup de psychologie et des personnages torturés, traînant leur lot de vieilles blessures d'enfance, qui se répercuteront sur leur vie et celles de leurs proches.

Le tout dans un décor majestueux, rempli de dangers… Bref, une belle découverte et un roman que je conseille.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          172



Ont apprécié cette critique (17)voir plus




{* *}