«
Souvenirs d'un voyage au Mont Analogue » est une anthologie qui comprend neuf textes sur l'alpinisme dont deux de
Bernard Amy qui a rédigé l'avant-propos suivi d'un post-scriptum. « Bien souvent, l'aspect héroïque de l'action en masque les motivations secrètes. Et pour mieux comprendre les ressorts de la passion pour la montagne, il n'est pas forcément besoin d'évoquer le plus grand exploit sur la montagne la plus difficile. » (page 11)
En toile de fond, on trouve le roman inachevé de
René Daumal «
le Mont Analogue » dans lequel il est question de l'ascension d'une montagne mythique sur une île du Pacifique où serait retourné
Bernard Amy auquel un guide aurait remis une sélection de textes. Cependant il n'est pas indispensable d'avoir lu le roman de
René Daumal pour apprécier les textes qui nous sont proposés ici.
J'ai particulièrement aimé le texte de
Samivel intitulé « Tourmente » où l'on voit le danger se rapprocher à chaque paragraphe et où le ressenti des hommes qui vivent un enfer est extrêmement bien cerné. « Cette tourmente n'était pas à l'échelle. Il découvrait soudain avec désarroi que les choses refusaient de jouer un jeu courtois. » Jusqu'à la fin du récit, on souffre avec les alpinistes, impossible de fermer le livre avant d'arriver au dénouement.
J'ai été emportée par le texte de
Jean Ferry « La maison Bourgenew » où l'on visualise toutes les épreuves d'un alpiniste dont le compagnon de cordée s'est tué car son piolet, qui vient de la maison Bourgenew, s'est cassé. Un tas de pensées l'envahissent à mesure qu'il lutte pour survivre et tente de rejoindre le reste de l'expédition, il songe à la vengeance qui pourrait ruiner la maison Bourgenew. Un texte que l'on ne peut lâcher et qui m'a donné envie de voir le film de Claude Andrieux La maison Bourgenew qui date de 1990.
Chacun des textes de ce recueil nous permet de cheminer avec des alpinistes talentueux, de mieux comprendre ce qu'ils vivent, ce qu'ils recherchent et les pensées qui leur traversent l'esprit lorsqu'ils affrontent d'énormes dangers et côtoient la mort.
Merci à Babelio et aux éditions Tensing pour cette belle découverte.