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Critique de SZRAMOWO


Encore une découverte suite à la lecture de la liste de Wellibus2, "Le cénacle de nos auteurs oubliés"
Longue préface, inutile et fastidieuse, de Maxwell Geismar, qui nous explique en long en large et en travers, que ces nouvelles ne sont pas à la hauteur du roman à succés de l'auteur Winesburg, Ohio publié en 1919.
Pour autant poursuit-il, ces nouvelles ne sont pas à jeter, et présentent un intérêt littéraire certain...Bla...Bla...Bla...
Cette façon intrusive d'orienter le lecteur tout en dévoilant des pans entiers des histoires qu'il va découvrir doit l'inciter à fuir cette préface et au mieux à y revenir à la fin de sa lecture.
Conseil gratuit et désintéressé...
Les nouvelles construites à partir des souvenirs de l'auteur traitent des difficultés de la relation adolescents/adultes, des déceptions, voir plus, ressenties face à la duplicité, au cynisme et à l'hypocrisie des adultes .
Certains récits traitent de l'univers du cheval, des courses, des métiers réservés aux noirs et ceux réservés aux blancs, des paris et de l'admiration du narrateur pour ceux qui réussissent dans le domaine.
Le mensonge devient une règle de conduite quand l'absence de moyens matériels justifie tous les expédients pour ne pas décevoir.
Les adultes ne cachent-ils pas aux yeux des autres leurs passions inavouées dont l'auteur se demandent pourquoi elles ne peuvent exister au grand jour ? le narrateur vogue entre Ironie et conscience exacerbée des faiblesses humaines.
La liste des caractères que le narrateur rencontre dans ses pérégrinations est aussi grande que la fausse indifférence qu'il met à ne pas paraitre jaloux ou envieux de ces adultes dont il ne sait s'il veut les fuir ou les prendre pour modèle.
" (...) je me dirige en me promenant vers le studio d'un autre peintre. Il est encore à l'oeuvre et dans l'atelier, deux modèles, deux femmes nues sont assises. L'une d'elle me sourit d'un air malicieux. Mais, allons, je suis trop blasé pour ce genre de distraction."
Le sommet est atteint avec la philosophie sous jacente de la nouvelle titre "Le triomphe de l'oeuf"
"Tout cela est d'une incroyable complexité et sans doute beaucoup de philosophes ont-ils tiré des enseignements d'un elevage de poulets ; on espère tant d'un poulet et l'on est si affreusement déçu. Les jeunes poulets qui débutent dans la vie ont un air vif et alerte, en réalité ils sont complètement stupides ; ils ressemblent tellement aux humains qu'ils influencent le jugement de ceux-ci. Lorsque la maladie ne les tue pas, ils attendent que vous soyez plein d'espoir, alors ils se font écraser par un train et retournent à celui qui les a créé."
Eloge de l'absurde, cette histoire où un homme commet un acte inavouable la veille de son mariage et vit avec ce secret qu'il ne peut partager avec personne sauf avec le lecteur...
De la préface lue en postface, je retiens :
Sherwood Anderson (...) se montra soucieux de" la position du petit homme dans une civilisation...qui juge tout d'après la taille."
Je n'aurais pas dit mieux.
Désormais je compte avec Sherwood Anderson !





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