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Critique de Sachenka


Il s'agit de ma deuxième incursion dans l'univers de l'auteur polonais Jerzy Andrzejewski. La couverture de son roman La semaine sainte promettait «la révolte du ghetto de Varsovie racontée par un chrétien». Sujet intéressant (pour moi, 75 ans plus tard, pas pour ceux qui y ont péri à l'époque ni leurs familles) et point de vue original. Eh bien, petite déception de ce côté-là. On nous présente Irène Lilien et ses parents, des juifs qui n'ont pas trop souffert des premières années d'occupation allemande mais voilà que le vent change. Heureusement, elle a pu se réfugier chez les Malecki, des amis catholiques habitant dans un quartier excentré de la capitale polonaise. Quand les nazis décident d'en finir avec le ghetto, c'est de là qu'on «assiste» au drame. de loin. de très loin. Quelques brefs épisodes sont brièvement résumés par la narration à la troisième personne mais, pour l'essentiel, la révolte est absente, distante. «Un immense nuage noir était suspendu au-dessus de Varsovie.» (p. 155) Elle se résume essentiellement à ça. de la fausse publicité, donc ? le reste du roman n'est pas sans mérite, on apprend que beaucoup de Polonais sont satisfaits du sort réservé aux Juifs, les Allemands (et leurs alliés) faisant le sale boulot à leur place, certains les y aidants. D'autres se montrent indifférents. Évidemment, d'autres aussi leur viennent en aide, comme Malecki qui cache Irène chez lui, à ses risques et à celui de sa femme enceinte. La majeure partie du roman se concentre sur eux, sur la façon dont ils perçoivent les événements (le sort réservé aux juifs mais aussi la guerre en général). Les moments intimes entre ceux-là étaient touchants, des moments volés au quotidien, des souvenirs qui émergent, des espoirs auxquels on se rattache, etc. Mais la révolte ? Que des échos ! Ce n'était pas mauvais pour autant. Pareillement pour le style d'Andrzejewski, s'il n'était pas mauvais, il ne se démarquait pas non plus. J'ai bien aimé la fin, le sort réservé à Irène. C'était prévisible, inévitable, triste mais en même temps ouvert. Chacun peut imaginer ce qu'il adviendra d'elle, espérer qu'elle s'en sorte. Bref, La semaine sainte était très loin des exploits héroïques des résistants du ghetto auxquels je m'attendais. Peut-être pas aussi enlevant ni particulièrement intéressant par rapport à d'autres romans qui traitent du même sujet mais quiconque souhaite voir un autre visage de ce terrible drame pourrait l'apprécier.
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