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Critique de Elanoraev


Tout le monde a déjà entendu parler de Pompéi et de son extraordinaire destin tragique. L'éruption du Vésuve (ou plutôt du Vesuvius) en 79 de notre ère a fait entrer cette paisible bourgade dans l'histoire. On en garde la mémoire de ces monuments si bien conservés du moins en rez-de-chaussée, de ces fresques magnifiques, des nombreux objets de la vie quotidienne qui nous renseignent sur un art de vivre et surtout sur ces moulages de corps, témoins tragiques et émouvants des événements.


Alberto Angela nous entraîne à la suite d'une galerie de personnages, représentants toutes les couches de la société romaine, dans une visite guidée de la citée campanienne et de ses voisines quelques heures avant l'éruption mais aussi au coeur même de ce cataclysme et de ces différentes phases. Pour avoir visité Pompéi et Herculanum il y a quelques années maintenant, j'ai pu ramener à la vie mes souvenirs des vestiges grâce à une écriture fluide et une profusion de détails sur la vie d'une cité romaine. L'ajout des personnages permet de mieux ancrer le récit dans la vie quotidienne, de se projeter plus aisément dans les rues et les bâtiments, de vraiment vivre l'histoire plutôt que de la subir dans une énumération de faits comme souvent on peut le rencontrer dans les ouvrages historiques. En ce sens, cet ouvrage est une vraie réussite.


Mais, parce qu'il y a un mais (et même plusieurs en fait !), si le fond est vraiment passionnant, la forme m'a moins convaincue. D'une part l'auteur oscille constamment entre un récit purement historique, présentant les faits déduits des différentes sources, archéologiques, littéraires, épigraphiques, et un récit clairement romancé. Etait-ce vraiment nécessaire de décrire à tout prix le physique, la couleur des cheveux ou des yeux des personnages ? De détailler autant les actions de chacun quand il n'y a en réalité aucune source permettant de le faire ? Cette oscillation permanente entre documentaire et fiction peut certes rendre le récit plus vivant par endroit mais a surtout tendance à l'alourdir et finalement à s'interroger sur la véracité d'un propos par ailleurs si intéressant.


Ensuite, deux tics d'écriture m'ont vraiment dérangé. L'auteur use et abuse des "nous le verrons plus tard", "comme nous le verrons", "nous y reviendrons"... Ce procédé devient très vite agaçant et me semble en réalité peu utile. De même, Alberto Angela semble avoir constamment besoin de rappeler au lecteur qu'une catastrophe va se produire (au cas ou ce dernier ne serait pas au courant ou l'aurait déjà oublié ?). De nombreuses formules nous rappellent ainsi que l'éruption est à venir ("provoquera très bientôt mort et destruction", "elle vit ses dernières heures", "cette décision lui sera fatale"....), ce que l'on se doute sans qu'il ne soit nécessaire de le signaler à intervalle régulier !


Enfin, un dernier petit point négatif également sur la forme. Plusieurs notions sont abordées dans chaque chapitre. Par exemple, dans le chapitre intitulé "Un hôtel à Pompéi", il est en effet question d'hôtel mais aussi du réseau routier, de la présence des juifs dans la cité, de la peinture, de la médecine.... La présence d'un index ou au moins d'une table des matières plus développée, incluant les titres des différents paragraphes d'un même chapitre notamment, permettraient de retrouver plus aisément les informations, ce qui est impossible avec le titre du chapitre seul.


Malgré ses quelques défauts, Les Trois derniers jours de Pompéi reste un ouvrage passionnant qui nous fait revivre la vie quotidienne d'une cité romaine dans tous ses aspects mais aussi et surtout le déroulé de l'éruption tragique du 24 octobre (selon l'auteur) 79 comme si nous y étions. Il redonne une vie et une âme à ce qui n'est plus aujourd'hui qu'une collection de ruines remarquablement conservées envahies de touristes.
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