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Critique de LoupAlunettes


: L'héroïne doit avoir environ 10 ans. Elle se prénomme Elvira.
Elvira.
Quel drôle de prénom choisi par l'auteure Ingelin Angerborn!
Les grands lecteurs ne connaissent qu'une Elvira et elle était vêtue d'une robe moulante noire à la façon Morticia Adams et invitait à l'époque des années 80 les amateurs de films d'horreur américains à un rendez-vous régulier à la télé tard le soir.
Simple coïncidence, pas vrai, pour un roman frisson pour pré-ados?

Êtes-vous superstitieux, jeunes lecteurs?
Non? Bienvenue dans la chambrée 213 de la colonie de vacances de Björkudden (Suède).
L'héroïne se focalisera surtout sur le 13 de fin de numéro et pourtant, nous confie t-elle, elle n'est pas superstitieuse pour un sou. Mais les événements du séjour iront la faire douter.
Toute cette affaire ressemblera à une concentration de mauvaises plaisanteries de copains de colo' et pourtant, il y aura bien autre chose.
"Chambre 213".
Elvira observera plus tôt cette inscription sur la plaque d'une auto à une station service avant d'arriver à sa colonie de vacances.
La coïncidence et la nervosité ( c'est sa première colo') la mettront mal à l'aise dès le premier jour.

"... C'était presque effrayant! Si Jennifer, Bea, Meja et leurs parents n'avaient pas été présents, j'aurais tout raconté à ma mère. Mais là, il n'en était pas question. Ils auraient pu penser que j'avais tout inventé. Ou que j'étais un peu spéciale..."
"Un peu spéciale", un terme plein de tact et de délicatesse pour ne pas dire dingue ou folle. Ce qui fera sourire, sans nul doute.
Quelqu'un lui fera t-il une blague à Elvira?
Perte d'objets personnels, changement de place de ses affaires, flous artistiques et halos lumineux sur ses seuls photos...
Le séjour pourrait être idyllique pour Elvira, qui s'était fait deux bonnes copines de chambrée, si il n'y avait pas tous ces incidents, à la fois minimes mais qui en s'accumulant viendront gâter la relation et la bonne humeur des trois filles à la longue.
Bea la sensible et secrète cache t-elle un secret dans son journal intime et est-elle la manipulatrice que Meja suppose dans son dos?

"Chambre 213" est un thriller bien construit pour la jeune cible, multipliant plusieurs clins d'oeil au cinéma frisson: le contexte de la colonie de vacances qui tournera à l'horreur, les apparitions de fantômes, les mises sous tension crescendo avec les jeux aliénants de mémoire poussant à l'hystérie.
Nous ne serons pas loin de l'ambiance Hitchcockienne dans une cour de récré et c'est pas mal.
Tout sera retransposé dans un univers plus adapté, de brouilles entre pré-ados et de thriller moins violent pour des lecteurs de 10 ans.
L'auteure sera très habile, nous conservant dans un contexte rationnel tout du long mais qui aura à la longue raison des enfants de la colonie avec le stress et l'imagination alimentée par les contes macabres autour des feux de camps. La pauvre Bea verra la nuit le spectre d'une petite fille rousse à la robe blanche.
Le manque d'explications et de mobiles finiront pas obliger les jeunes héroïnes à trouver des explications dans le paranormal.
Quel est l'esprit malin qui se jouera d'Elvira et ses amis tous les soirs?
Un bon roman à suspens.

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