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Critique de Dixie39


Il y a tellement à dire sur ce livre – et tellement a été dit – que j'aimerais vous parler simplement de ce qui m'a touchée, interpellée, marquée :

– la douleur d'un père venu vivre sur les lieux du décès de sa fille, espérant ainsi rester au plus près d'elle, ne pas tout à fait la perdre, en posant ses pas dans les siens. Refaire les trajets, continuer les projets, grignoter quelques olives noires, un peu de tomates et de fromage feta dans un pain à la farine de maïs, le regard perdu dans les vagues, assis sur le sable. Ne pas effacer la trace.

– l'amour d'une mère pour son petit garçon autiste, qui fait du mieux qu'elle peut tous les jours, pour arriver à tout concilier : aller travailler en le sachant en sécurité, lui apprendre à gagner petit à petit de l'autonomie, de l'assurance, créer autour de lui un espace où il peut évoluer sans terreur, cris et pleurs.

– l'angoisse de cette question toujours présente : « qui allait s'occuper de Yannis quand elle ne serait plus là ? » Cette question, aucune maman ne devrait avoir à se la poser…

– l'image de Maraki, tournoyant sur son bateau, les notes entêtantes du rebetiko et la voix de Sotiria Bellou à plein dans les oreilles. Ce moment de grâce qui la fait tenir…

– la Grèce : sa mer, ses criques et cette terre, si belle ! Metin Arditi ne nous y emmène pas. On y est d'emblée. C'est assez saisissant.

– Cette place que les habitants offrent à Yannis, dans leur vie et la vie du village. Elle paraît saugrenue au départ, avec cet instant où tout se fige pour l'enfant qui mesurait le monde. Ce moment partagé qui signe son appartenance au monde des autres. Comme une reconnaissance.

Et n'allez pas croire que c'est un récit larmoyant. Bien au contraire : l'écriture, l'histoire sont flamboyantes. Metin Arditi inscrit son récit dans la modernité en abordant les préoccupations actuelles et légitimes de la population grecque : comment survivre économiquement ? Comment satisfaire l'Europe et ses énarques tout en ne perdant pas son âme ?

"Aujourd'hui, ce n'est pas Milos que nous combattons. C'est le FMI, L'Union Européenne et la Banque Mondiale".

Je vous laisse découvrir l'issue de ce combat, en concluant avec une toute petite phrase :
"Yannis, tu es un trésor !"
Lien : https://wordpress.com/post/p..
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