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Critique de Jabberwoky


Une fois que j'ai levé les yeux au ciel 198 fois et pesté contre l'apologie des relations toxiques, je dois reconnaitre que le bouquin est vraiment chouette. le style est agréable, les descriptions bien équilibrées, les (non négligeables) scènes de sexes sont bien écrites, et bien amenées (bon, toujours bien imprégnées de culture du viol avec un protagoniste qui en fait des caisses dans le genre gros mâle alpha et une protagoniste rougissante et soumise, mais c'est pas si pire). le scénario se déroule bien dans l'ensemble, et je trouve intéressant de découvrir une culture différente, un autre monde. On s'emmêle un peu dans toutes les nouvelles créatures et leurs nouveaux pouvoir, mais les développements sont intéressants, et plutôt originaux.
Ce qui m'agace, c'est certains points de la relation Casteel-Poppy. Ce qui est dommage, parce que je soupçonne fortement que c'est précisément ce qui plait a une majorité du lectorat féminin.
Je m'explique : je commence à avoir de la peine pour tous ces héros masculins qui ne servent qu'à faire joli avec leurs gros muscles et à faire de la (très grosse) merde pendant toute l'histoire simplement pour pouvoir ensuite consciencieusement ramper aux pieds de leur parfaite et innocente femme tout en lui prouvant leur inépuisable, indéfectible, infini et éternel désir charnel. Pour qu'enfin, madame, malgré son immense détresse toute justifiée, puisse lui offrir sa rédemption, son amour, sa confiance, son vagin, tout TOUUUUT.
En gros dans ce tome, leur histoire d'amour se résume à Casteel qui culpabilise pendant 500 pages de lui avoir menti et de l'avoir manipulée, tout en lui faisant subir un bon harcèlement sexuel des maisons et en lui mentant. Sauf que ça passe crème, parce que en réalité, elle CREVE d'envie de lui, et est donc secrètement ravie qu'il insiste très fort pour la sauter (culture du viol, tu connais ? pourquoi une femme qui dit non penserait non, hein ? tout le monde sait qu'on ment quand on dit non). Mais elle dit non quand même, parce que… ben il faut bien, sinon on peut pas écrire les scènes où il fait une cour empressée tout en lui susurrant sensuellement qu'il va mourir si il la chope pas. Et si on enlève ces scènes, y'a plus de romance entre eux deux.
Parce que aussi, leur relation… bon, c'est certainement attirant pour les très jeunes gens qui rêvent de passion et tout, mais franchement, j'ai rarement lu un scénario avec une relation romantique si toxique. Vraiment, dans la vraie vie, ce serait un enfer, red flag tout azimut, la fille elle serait partie en courant se faire une psychothérapie, et le mec il serait hospitalisé en HP le temps d'équilibrer son traitement d'antipsychotique. Il est capable de dire des trucs du genre «I've always known you like that i enjoy when you make me bleed » traduisez : « j'ai toujours su que ça te plait que j'aime quand tu me fait saigner », et c'est ce qui plait a notre héroïne.
Aaaah la jeunesse qui pense que c'est sexy de dire un truc pareil. Spoiler : oui, mais non.
Bref, les personnages et leur relation sont tout à fait imprégnés de la culture du viol 2.0 : la fille se bat avec une épée et a une grande gueule, MAIS elle fond devant un gros dominateur qui lui ment et reste une « conquête » pour ce mec, qui rame rame rame, jusqu'à ce qu'elle cède, et finisse par lui « appartenir ».
Comme dirait Britney, Don't you know that you're toxic ?
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