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Critique de PrinceGrenouille


Une incroyable histoire d'amour qui ne tiendrait pas une seul seconde si le mec était moche.

J'avais lu le tome 1 que j'avais trouvé sympa, sans plus. comprendre par là que je n'ai pas attaqué ce tome 2 en fan de la série. Mes craintes apparues dans le dernier acte du tome 1 se sont confirmées ici : oui, on arrive dans une énième histoire copiée-collée de trop de romans YA à base de créatures mythiques (si rares qu'on en croise à tous les coins de rues), de relations malsaines entre un homme et une femme, d'héroïne Mary-Sue au dernier degré et d'énième histoire de prophétie/élue signant là une grande paresse scénaristique.

Au niveau de l'intrigue, c'est bien simple : ça a l'air d'enfin bouger un peu vers la page 250 pour retomber ensuite, et ça s'agite mollement vers la fin. Sinon ce ne sont que d'interminables dialogues redondants à base soit d'exposition du lore pauvret, soit de "j'va t'manger la mounette"
Sur les péripéties, l'autrice n'a clairement pas le temps des trente secondes nécessaires pour lire une page wikipédia sur l'équitation, le fonctionnement d'une arbalète, d'une bataille, ou bêtement d'un combat. Tout ceci n'a aucune crédibilité tellement c'est du n'importe quoi (depuis quand des archers tirent dans une mêlée par exemple ?)
Au niveau personnages, ceux-ci sont clichés au dernier degré. Les secondaires sont des persos-fonction sans âme parfaitement interchangeables. Les deux principaux sont cantonnés à ce qu'ils sont sans évolution. Et ce qu'ils sont ? Des adolescents bourrés d'hormones. Leurs préoccupations sont centrés sur leurs désirs physiques. Alors admettons : Penellaphe n'a que 19 ans et s'éveille à la sexualité (dans un contexte ou le consentement est une notion bien fou, soit dit en passant), mais l'autre, là, sérieux ? le mec a 200 ans mais peine durement à contrôler sa quéquette, c'est fou. Je passe sur le fait que c'est quand même vachement glauque pour des mecs si vieux d'être attirés par des gamines, parce que c'est quand même un fait récurrent dans ce genre de livres. Apparemment, c'est valide parce qu'ils ont l'air jeune et sont beaux. Je... non, je ne vais même pas m'étendre là-dessus tellement c'est glauque. On notera en passant que toute l'attirance de Poppy pour le gars est à base de "il é tro bo !" parce qu'au final, elle ne connait rien d'autre de la psyché du gars : sans surprise vu qu'il n'est rien d'autre qu'un beau mec déballant des quantités de remarques beauf dignes d'un film Camping. Ah si, quand même : elle voit qu'il aime bien son copain Kieran (enfin, c'est dit surtout, parce qu'on ne le voit pas tant que ça, ou ici ça relève de bien aimer un meuble.) Pis il a tué plein de gens, parce qu'l est dark quand même. Pis il est trop fort à la bagarre et quasi immortel. C'est vrai que ça en fait des choses pour tomber amoureuse, wahou !

Niveau style, c'est assez pauvre. Si on touchait un euro chaque fois que Poppy parle du sourire de Casteel Tuche, non seulement on pourrait se rembourser le bouquin, mais aussi s'en racheter une paire de bonne qualité. Et comme le roman tourne en rond, se répétant sans cesse, les nombreux défauts de style sautent davantage aux yeux. Qu'on ne me dise pas que c'est bien écrit. Non,ça ne l'est pas. Un Three Dark Crowns, par exemple, est bien pire au niveau style, mais ça ne veut pas pour autant dire qu'ici c'est bon. Sans même parler qu'on pourrait tronquer le roman d'au moins la moitié sans que ça n'affecte l'histoire tant il ne se passe rien. Parfois, on a l'impression que l'histoire n'est qu'un prétexte à des scènes de sexe de très mauvaise qualité. Notre Tuche de 200 ans devrait en savoir davantage sur le plaisir féminin, hors ici on y va à coup de fourrage de dinde avec ses gros doigts, mais au secours ! Rien n'est crédible quant aux réactions de Poppy à ce niveau, et j'ai mal pour les jeunes femmes qui vont lire ça en pensant que c'est la norme. (Si tu dis non et qu'il y va quand même, et que toi tu as du plaisir, ça ne veut PAS dire que c'est ok. Un non, c'est un non. Point barre)

Bon, ma revue est déjà trop longue au vu de la piètre qualité de ce bousin. Je vais aborder un dernier point valable aussi pour le tome 1 : que c'est ridicule de donner des noms approximatifs aux créatures ! Des Vamprys au lieu de vampire ? Des Atlantiens au lieu d'Atlantes ? C'est quoi au final ? Leur version Wish ?

Pour conclure je dirais deux choses : ce bouquin me donne l'impression de n'avoir été écrit que pour faire rentrer de la thune. Je ne peux pas croire que l'autrice ait écrit ça avec passion tant c'est convenu, inutilement lent et fade. Et deuxième point : il est temps qu'on arrête d'écrire ce type de livre à la gloire des relations toxiques, et des trigger warning en début de roman n'y changeront rien. Je ne dis pas qu'on ne peut pas écrire de relation toxique, bien au contraire, mais il faut arrêter de les mettre en valeur.

Alors, sans nul doute, je ne suis pas le public cible, mais un mauvais livre reste un mauvais livre. J'ai lu il y a peu La Petite Fille qui aimait Tom Gordon et qui ne m'a pas transporté. Ok, ce livre n'était pas pour moi, mais pour autant rien à redire sur sa qualité intrinsèque. Ici, Armentrout nous inflige un énorme pavé indigeste dont l'intrigue tient en deux lignes, ode aux relations malsaines (mais j'imagine que si vous êtes beau, vous pouvez vous passer des notions de consentement. C'est ça, hein, la morale de l'histoire ?)

Je ne lirai bien sûr pas l'interminable suite à venir. J'ai plus intéressant à faire, comme récurer ma salle de bains ou faire la litière de mes chats.
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