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Critique de Pecosa


La dalle aux Maudits est une fable écologique, une parabole fantastique dont l'enseignement serait "Méfions nous du nucléaire. » Publié en 1974, le roman dénonce les dangers de l'atome en opposant modernité et paganisme.
Dans un village isolé des Pyrénées, à Roquemal, trois hommes veillent sur une grande dalle noire, la Dalle aux Maudits. La famille Ramel appartient à une lignée de gardiens élus. Tous portent une marque de naissance sur le corps et pressentent depuis leur enfance qu'un grave danger plane sur l'humanité dont le salut dépend de leur abnégation. Leur mission est de veiller à ce que rien ne s'échappe de la Dalle. Car un « immense champignon », qui parfois parvient à gagner la surface, une sorte de pieuvre géante immatérielle brûle tout sur son passage. Rien ne survit, ni hommes, ni bêtes, ni arbres.

G.J Arnaud dénonce le péril nucléaire en mettant en avant ceux qui savent et agissent, à l'inverse du reste de la population qui ne voit pas, n'entend pas, ne parle pas. La grande majorité des Elus a choisi de quitter les villages sanctuaires pour céder aux sirènes de la modernité. Même les êtres primitifs qui vivent cachés dans la nature, faunes, nymphes, chèvre-pied et qui eux aussi peuvent agir contre le pouvoir maléfique qui couve sous la Dalle des Maudits ont baissé les bras: « Elles (les nymphes) abandonnent souvent bois et rivières pour mener une vie bourgeoise, mais ne peuvent jamais oublier, et parfois elles refont le chemin en arrière pour retrouver leur liberté, mais aussi, hélas! des bois dévastés, des rivières polluées. Tandis que nos ennemis s'adaptent parfaitement au rythme infernal de la vie. Eux qui aiment l'ordure, la démence, l'air vicié, se trouvent très à l'aise, dans le monde moderne. »
Pas de grande leçon moralisatrice ici, mais plutôt une ode à la vie. La Dalle aux Maudits n'est pas un récit pontifiant, ni naïf d'ailleurs, plutôt un appel à regarder la vérité en face, à retrouver les liens charnels qui unissaient l'homme à la nature, à écouter, à ressentir. C'est d'un paganisme rural dont il s'agit, car les Gardiens croient aux forces invisibles, bienfaisantes et éternelles qui dirigent le monde tel qu'il était autrefois avant que l'homme ne le corrompe.
C'est une nouvelle facette de l'oeuvre de J.G. Arnaud que je découvre. Ne me reste plus qu'à me procurer un de ses romans d'espionnage qui évoque aussi les dangers du nucléaire, La Peste aux mille milliards de dents.
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