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Critique de Pecosa


Quelle angoisse que ce Dossier Atrée, qui m'a rappelé mes nuits blanches à l'époque où ado, je lisais des Pocket Terreur, le trouillomètre à zéro. Est-il possible d'être déçue par la lecture d'un roman de Georges-Jean Arnaud? Ce ne sera pas encore pour cette fois, ce roman publié en 1972 et réédité dans la collection « Angoisses » m'a bien fichu les foies, puisqu'il évoque l'anthropophagie gastronomique sur fond de guerre civile espagnole et de nazis sadiques.

Le Dossier Atrée est un roman choral qui débute dans l'univers chic et feutré de palaces new-yorkais et se termine dans un décor dantesque au fin fond des montagnes espagnoles. Est-ce vraisemblable? On s'en fiche. G-J Arnaud distille la terreur et l'horreur avec une précision d'horloger, des évènements extraordinaires atteignent des citoyens ordinaires sur deux continents. Ses personnages tentent tant bien que mal de dénouer les fils de faits abominables mais aucun esprit sensé ne peut appréhender l'insoutenable vérité sans basculer dans la folie. Heureusement, le B.U.R.A.S, le Bureau Universel de Recherches des Anomalies Sociologiques veille pour mettre un terme à l'horreur absolue.
Mais que viennent faire des enfants volés dans des orphelinats lusitaniens sur le bateau d'un trafiquant? Que sert-on dans les assiettes du très sélect House bone? Chez Arnaud, le fantastique s'ancre toujours intelligemment dans le réel, et ce qui provoque chez le lecteur le malaise et l'angoisse, quand il se débat comme les personnages avec des interrogations dérangeantes: «Les Portugais, ça ne vient pas crever de faim en Espagne, puisque les Espagnols s'en vont ailleurs. Les Portugais, ça va en France. »
Il ne vous reste plus qu'à vous plonger avec un haut-le-coeur dans le Dossier Atrée, qui a permis à l'auteur de s'en prendre mine de rien aux dictatures de tous poils. "J'en ai profité pour taper sur l'Espagne franquiste. Cela m'avait soulagé la conscience et, en même temps j'avais fait un bon bouquin. », avait-il déclaré. Contrat parfaitement rempli, frissons garantis.
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