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Critique de MarianneL


Dans l’atmosphère post-apocalyptique d’une ville et d’un pays et continent européen ravagés par le réchauffement climatique, tout est figé, craquelé et recouvert de poussière sous l’effet de la sécheresse et des démolitions, les bâtiments publics sont détruits, vestiges d’un temps évanoui, la ville est désertée.

Antoine est un témoin de ce monde qui s’effondre, espérant témoigner de sa reconstruction. Les journées de cet ancien professeur s’articulent autour des visites à sa fille internée dans une institution psychiatrique, des déambulations inlassables dans la ville qu’il photographie et filme, systématiquement, pour lutter contre l’oubli et la disparition, et des séances nocturnes et solitaires pour visionner les films d'une femme qu’il a aimée autrefois, Sonia, devenue une cinéaste documentariste renommée.

Des enfants ensauvagés survivent comme ils le peuvent, dans l’ancien parc de la ville transformé en jungle. Il a toujours tenté en vain de séduire et d’attirer vers l’éducation ces gamins errants, en les approchant doucement, en les photographiant, dans ce parc, lieu du drame qui a frappé sa fille Chloé, perdue de vue dans le parc lorsqu’elle avait huit ans et retrouvée, trop tard, abîmée physiquement et psychologiquement.
Depuis ce jour, onze ans auparavant, elle vit internée dans une institution, avec les yeux vides et la mémoire désertée comme les rues de sa ville. Tandis que la ville s'effondre, inexorablement, l’institution doit fermer. Antoine part sur les routes en compagnie de sa fille transformée hors des murs de ce prétendu asile pour préserver sa vie, les souvenirs de Sonia et peut-être tracer un nouvel avenir dans cet exode.

Dans ce récit classique et linéaire, situé dans un univers post-apocalyptique au contexte très mince, sans réelle inventivité langagière, la plus grande réussite est à mon sens le personnage du père, sauvé par une forme de routine, d’empathie et car par les images il incarne la volonté de mémoire et de réinvention dans un monde en effondrement total.

Ce neuvième livre de Michèle Astrud est paru en janvier 2016 aux éditions Forges de Vulcain.
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