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Critique de Dionysos89


Cécilia Attias se rend-elle compte combien elle devient pénible à palabrer ainsi pendant trois cents pages ? Voici l'une des nombreuses questions qui vient aux lèvres du lecteur finissant cette Envie de vérité.

Cécilia Attias a ainsi un problème, elle ne sent pas reconnue à sa juste valeur. Les médias, l'opinion publique, la proximité avec des personnalités connues de la plupart des Français, tout cela est on-ne-peut-plus compréhensible puisque la pression médiatique est trop souvent un problème. Pour autant, par quoi répond l'auteur ? Par sa vérité, qu'elle voudrait ériger en vérité universelle. Dès les premiers mots du livre, l'auteur m'a scotché ; voici son accroche : « Je suis une personne simple qui a eu une vie compliquée. Un tel aveu pourra surprendre, il n'en est pas moins vrai. Mes aspirations m'ont toujours poussée vers une existence discrète, consacrée à ma famille et au souci des autres, alors que la vie prenait plaisir à me placer sous les projecteurs de l'actualité. Longtemps je m'en suis accommodée, mais je restais légèrement en retrait. D'où quelques maladresses et de nombreux malentendus. J'ai regretté les premières et souffert des secondes. Mais au final, est-il si surprenant qu'on se soit beaucoup trompé sur mon compte alors que, moi-même, je ne savais plus toujours qui j'étais ? »
Comme pour chaque livre que je commence, j'espère me placer en « découvreur ravi » devant ce que me propose n'importe quel auteur ; pour autant, qu'il est difficile d'adhérer à ce que déclare Cécile Attias. En effet, elle s'érige en femme libre qui se veut à l'égard des flatteries et qui ne veut surtout pas se mettre en avant, mais tous ses choix de vie prouvent le contraire. Chacune de ses précisions sur sa vie est faite pour rétablir des faits inconnus du grand public, afin de redonner à son auteur une meilleure image, mais à chaque fois, elle tourne chaque fait en sa faveur en tournant les gens face à elle ne ridicule. Elle déblatère des banalités sur la famille, sur la religion, sur les discriminations, c'est très bien, nous ne pouvons être que d'accord. le problème, c'est que nous devrions aussi la plaindre quand elle raconte son enfance dans une famille d'origine noble (la douleur de l'héritage, etc.), nous devrions la soutenir quand elle ridiculise Mouammar Kadhafi en plusieurs occasions (le récit du sauvetage des infirmières bulgares est consternant d'auto-contentement puisqu'elle se place en Messie libérateur, ni plus ni moins), et quand elle regrette la demande de Nicolas Sarkozy de l'impliquer dans sa vie politique alors qu'elle passe en trois mots sur le fait qu'elle entretenait dans le même temps sa relation avec Richard Attias.
Continuellement, elle entretient une plainte lancinante contre le reste du monde alors qu'elle est bien plus tolérante, accueillante et quasi parfaite. le tout se lit très bien, certes, mais rien qu'au bout de quelques pages déjà, nous ne pouvons qu'être saoulés par le ton obsessionnel et sans nuance de Cécile Attias. Et ma foi, raisonnons de manière aussi subtile que tout cet ouvrage, si elle ne voulait pas être approchée par le monde médiatique, alors il ne fallait pas se mêler à la vie professionnelle de ses maris, successivement un animateur vedette (Jacques Martin), un homme politique qui a atteint le poste suprême (Nicolas Sarkozy) et un homme d'affaires d'envergure (Richard Attias). Pourquoi se plaindre d'avoir une vie aussi remplie et heureuse ?

Finalement, si vous avez une soudaine Envie de vérité, passez votre chemin, car il ne se trouve ici ni objectivité ni découverte intéressante, et encore moins une quelconque lucidité ou un certain recul sur les choses de la vie. Il n'y a donc pas grand-chose, à mon sens, dans cet ouvrage : c'est tout le problème.

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