AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de louisvignolles


"Je suis un hikikomori" est une oeuvre littéraire pour la jeunesse qui parle d' un phénomène de société fréquent : le mal être et la solitude des adolescents.
Ce petit roman de 150 pages écrit en 2010, a pour auteur Florent Aubry.
On sait d'emblée, en lisant le titre, de quoi le livre va parler. "Hikikomori" est un mot japonais qui désigne une pathologie psychosociale et familiale touchant les adolescents qui vivent coupés du monde et des autres en se cloitrant dans leur chambre.
Ici le narrateur est un jeune garçon qui se coupe du monde extérieur. Dans un premier temps, nous verrons quelles sont les causes de son isolement, puis comment se traduit son mal être et enfin son chemin vers la guérison.



Hugo est un ado de seize ans qui vit avec sa mère dans un hôtel de la région parisienne depuis peu. Ses parents sont séparés. le père est totalement absent et est parti fondé une nouvelle famille au Québec (p 19), traumatisme familiale qui a certainement dû le perturber.
Il a une relation fusionnelle avec sa mère. Cette dernière semble immature et instable professionnellement . Il manque de repères. Ce récent déménagement a entrainé son mal être. Il a perdu ses amis, s'est éloigné de sa famille, il se sent seul.
Il y a des passages du texte au passé qui expliquent les causes de sa solitude et d'autres au présent, où l'on découvre comment se manifeste son isolement. Les flashs back montrent l'origine du problème. Vient ensuite s'installer un sentiment de honte quand il trahit son seul ami Jules. Il se considère maintenant comme un traitre, un lâche.


Son quotidien, ici raconté au présent, c'est sa chambre, son ordinateur, sa télévision, ses jeux vidéo, la fenêtre et son lit . Il refuse de sortir de sa chambre même pour manger, sa mère est obligée de lui faire des plateaux repas qu'il mangera quand elle s'éloignera de sa porte de chambre. Son quotidien est répétitif et va durer 6 semaines, du 21 juin (p 9) au mardi 5 aout (p 147).
Il n'a plus aucun contact avec sa mère et le monde extérieur. Toute relation sociale est coupée. Il dérive vers un isolement complet. Contrairement à sa vie d'avant, faite de copains, de "chasse aux têtards, grenouilles" (p18)... une vie heureuse jusque-là. Il ne veut plus aller au lycée, est en échec scolaire.



Un espoir de retour à la vie va s'ouvrir à la fin du roman. Sa mère trouve un nouveau travail: elle garde Emma toute la journée. Emma est une petite fille de quatorze mois, pleine d'enthousiasme qui va lui redonner gout à la vie . Il craque complètement face à ce petit bout de chou... C'est son médicament. Cette petite fille va lentement l'aider à sortir de la prison dans laquelle il s'est enfermé. Il passe du temps avec elle, joue, la nourrit, rigole...
Les seuls passages de dialogue du livre sont situés à la fin du roman (p155-156).Ils marquent le début de la guérison.



C'est un livre marquant, fort, qui décrit une réalité: le mal être et la solitude des adolescents, ainsi que la difficulté de la relation aux autres. Fait de société actuel fréquent, surtout au Japon où les jeunes se sentent accablés par l'excellence demandée.
Malgré tout , c'est un récit positif grâce à son issue... le retour à LA VIE.
Beaucoup de jeunes se retrouveront à travers ce roman.
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}