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Critique de Meps


Je lis régulièrement de la littérature jeunesse, un peu en prévision de ce que je pourrais proposer à mon petit bonhomme quand il saura enfin lire et aussi parce que la manière d'écrire quand on s'adresse à un public (plus ou moins) jeune m'intrigue. Doit-on adapter son style pour être mieux compris ? Comment choisir les sujets abordés pour intéresser un certain lectorat ? Autant de questions qui me traversent quand j'aborde un livre jeunesse.

J'avais envie depuis un moment de (re)lire de la littérature jeunesse à l'ancienne (paradoxe !), de celle qui avait empli mes journées à l'époque, de la bibliothèque rose à la bibliothèque verte. Un livre récupéré dans une brocante me faisait de l'oeil depuis un moment, dans une édition plus grand format, ce Poly à Venise de Cécile Aubry.

Le nom de l'auteure ne m'était pas étranger, et pour cause puisqu'il s'agit également de l'auteure de Belle et Sébastien. Comédienne par ailleurs, elle avait raconté avant le succès de son grand chien blanc des montagnes, les aventures du poney Poly qui connut les joies d'une adaptation télévisée dès 1961. Poly était accompagné de Pascal, interprété par Mehdi, fils de la comédienne... et futur Sébastien !

Poly n'a pas traversé les époques et les genres (au contraire de Belle et Sébastien, sorti en 1963 à la télévision, adapté en dessin animé dans les années 80 puis repris au cinéma en 2013 par Nicolas Vannier). J'avoue que je ne connaissais pas du tout le héros équin, mais cela doit je pense parler à beaucoup de Babeliotes puisque le feuilleton télé eut plusieurs versions jusqu'en 1973 tout de même.

Pour ce qui est du livre, tout cela est bien niais tout de même et a plutôt mal vieilli. On est plutôt dans l'ordre du conte, le poney Poly sert plutôt d'ornement avec ses pérégrinations dans Venise. Il a perdu son Pascal en route et rencontre un petit italien Pippo, jeune violoniste pauvre élevé par sa maman seule... et malade... (oui on a réuni pas mal d'ingrédients pour émouvoir, sans que cela ait beaucoup de cohérence d'ensemble). L'intrigue centrale concerne plutôt des personnages extérieurs au héros puisque ce sont deux jeunes hommes, un simple gondolier (et oui, on est à Venise, faut que ça serve) et un riche... riche (on ne comprend pas trop ce qu'il fait à part avoir de l'argent) qui se disputent les faveurs d'une jeune et jolie orpheline (enfin on suppose puisqu'elle est élevée par son oncle). Évidemment le gondolier est gentil et le riche absolument imbuvable. C'est pour ça qu'il faut pas devenir riche, ça rend méchant, consolez-vous comme ça si vous êtes pauvre.

Les mésaventures sont assez lassantes, on court dans les petites ruelles, on passe sur les ponts (on est à Venise on vous a dit, rentabilisons le voyage). Rien de transcendant, on s'ennuie un peu mais ce n'est pas trop long alors on s'en contente. Il faudra que je me lance dans la relecture des héros de mon enfance (Club des Cinq, Fantomette) pour vérifier si l'impression de creux est la même. En vérifiant rapidement, je me rends compte que le démarrage de ses séries date à peu près de la même époque (même plus ancien pour le club des cinq, années 40), ce qui ne présage rien de bon. Peut-être ai-je lu les opus écrits dans les années 80... ou peut-être la brume de l'enfance orne-t-elle ces lectures d'une aura particulière. Autre test possible, faire lire ce genre de livres à des jeunes lecteurs d'aujourd'hui... pour avoir lu quelques livres jeunesses récents, je pense qu'ils risquent d'être déçus...
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