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Critique de karimou2015


Ce livre est une suite, si l'on ose le traiter ainsi de son premier opus :
Services spéciaux, Algérie 1955-1957
Mon témoignage sur la torture paru aux éditions Perrin.

Mais ici, il ne s'agit pas principalement de l'Algérie mais des Services spéciaux ou les services secrets français de la SDECE. Membre du service Action de cette agence de renseignements durant la seconde guerre mondiale et durant la guerre d'Algérie, Paul Aussaresses livre ici son témoignage pour la postérité, sans états d'âmes, sans fioritures dans le pur style militaire du soldat obéissant et aguerri.

Le livre est un long entretien du type journalistique avec Jean Charles Deniau qui s'efforce de scruter le personnage à sa façon mais souvent de le pousser dans ses derniers retranchements pour livrer des secrets, des confessions. le journaliste ne cesse de nous décrypter au fil des pages les différentes facettes du général, sa gestuelle, ses mimiques et souvent ses moments de silences, parfois approbateurs, parfois accusateurs des méfaits perpétrés dans le cadre de ses missions de soldat d'élite. Ce sont souvent des assassinats, des empoisonnements, des liquidations physiques et de tortures.

Le livre dévoile aussi le rôle de Paul Aussaresses comme instructeur au service de plusieurs États au nom de la France après l'épisode algérienne ; soit en Afrique, en Amérique latine, aux États-Unis. Et comme marchand d'armes au profit des dictatures sud-américaines.

Le journaliste n'en a pas moins essayé de lever le voile sur l'affaire Maurice Audin, le militant communiste durant la guerre d'Algérie, mathématicien de son état, torturé par les Paras de Massu durant la Bataille d'Alger mais dont les circonstances de son assassinat restent obscures jusqu'ici.

En somme, un livre témoignage mais aussi une plongée dans l'univers du renseignement à la sauce d'Aussaresses. Celui qui a dit qu'il a torturé et qui ne regrette rien.

Note : le général Paul Aussaresses est mort en décembre 2013.
Dans sa fresque romanesque, La Guerre d'Algérie, Yves Courrière le cite comme Commandant O.
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