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Critique de karmax211


Pour une fois, je ne vais pas vous parler d'un roman, d'un recueil, d'un essai... mais d'une jeune fille qui, après avoir perdu dans des conditions tragiques son papa, alors qu'elle vivait dans le chaud cocon familial d'une enfance heureuse, bascule à dix ans dans l'abîme de l'après suicide du père chéri. D'une jeune fille qui perd avec son père tous ses repères et qui, transplantée, greffée dans un nouveau milieu, auquel elle ne demande qu'à s'intégrer, est rejetée par celui-ci, et devient un corps étranger harcelé, un corps étranger aux autres, un corps étranger à elle-même. Sa tête pleine des rêves que font toutes les jeunes filles de son âge, sa tête turbulée par trop d'incohérences et d'injonctions d'un monde extérieur qui se révèle plus hostile que compassionnel, plus contradictoire qu'empathique, plus violent que protecteur, sa tête va devoir, au prix de luttes aussi courageuses que farouches, s'incliner devant un corps hyper somatisant.
Brave petit soldat, Avelise a pris sa plume en guise de fusil pour résister et témoigner.
Son histoire poignante, elle nous la raconte... vite, pressée de ne perdre ni temps, ni mots (ou maux ?). Ses phrases sont courtes, essentielles. Pas d'effets d'écriture. Des moments de vie... ceux qui comptent et dont il est important de dire à quel point ils comptent.
Avelise, c'est l'amour volé, c'est l'amour violé. Avelise, c'est le désir de vivre, et la vie qui semble s'entêter à vous adresser une fin de non recevoir. Avelise, c'est une enfant de ce siècle qui hurle, parfois en silence, sur ce que signifie pour certains être aujourd'hui une enfant.
Je n'ai pas lu Avelise. Je l'ai écoutée. Je l'ai entendue. Son témoignage m'a fait penser au parcours de ma fille aînée qui est quelque part cachée derrière un nuage... comme son papa. J'aurais tant aimé que, comme Avelise, elle prenne un cahier et qu'elle le remplisse de toutes ses colères, de toutes ses douleurs, de toutes ses larmes.
On note un livre. On ne note pas un coeur qui continue de saigner. Je vous embrasse, Avelise.
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