Matriochka

Un vrai plaisir de lecture que Matriochka : un premier roman déjà très mûr, très bien construit, avec un fond difficile, inconfortable, amer, qui imprègne le lecteur en profondeur, mais qui passe par une très belle écriture, vive et contrastée, combinant légèreté, modernité, côté fleur bleue parfois - et une forme de violence, des traits surprenants et très efficaces. Les personnages s'imbriquent par leurs blessures profondes sans que celles-ci ne soient jamais explicitées réellement entre eux. C'est le thème du non-dit, de la difficulté de la parole, le mal-être, la maltraitance qu'on inflige aux autres après l'avoir subie. C'est assez fataliste, et la fin effectivement ne laisse pas indemne ou serein... Mais pourquoi "vouloir une fin qui fait bien" ? Personnellement je trouve bien plus intéressant de fermer le livre sur une impression de malaise, qui fait réfléchir et renvoie peut-être à soi. Bref, un roman à découvrir, à traverser plutôt, dans toutes ses dimensions.