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Critique de Noctenbule


Les habitants de Bibelosse, cité d'écrivains, d'imprimeurs, de typographes, de lecteurs, de libraires sont des gens bien particuliers. Les mots sont au coeur de leur vie et chacun s'en sert à sa manière quitte à en dérouter certains. le calme apparent va être perturbé par une série de meurtres bien étrange. L'inspecteur Sandé va mener l'enquête.

Les joutes verbales sont très appréciées par les habitants de Bibelosse. D'ailleurs, le très adulé, cul-de-jatte Donald Fraser « prince des phraseurs », en sort souvent vainqueur. Mais fait étrange, après sa grande victoire, il est retrouvé pendu au fond d'un puit. Pour lui rendre homme les habitants vous inscrire une épitaphe bien du coin : « Il était né sans jambes mais enchaînait les pieds. ».

L'inspecteur Sandé (sans « d ») est chargé de l'enquête. Il est complétement dérouté par ces personnes qui s'expriment de façons différente et bien particulière. Les jumelles partage de façon équitable les mots d'une phrase, une famille de 5 personne se contraint à n'utiliser qu'une seule voyelle chacun (monovocalisme), Thézorus ne répond que de brefs mots avec sa définition… chacun est loufoque à sa manière. Les meurtres vont se poursuivre et l'inspecteur va devoir rencontrer de plus en plus de gens.

Les personnes décapités ou éventrés ne sont que prétexte à découvrir les biens étranges habitants. C'est une histoire à prendre au pied de la lettre. Littéralement. Cette bande dessinée fait partie de l'Oubapo, version bd de l'Oulipo. D'ailleurs, François Ayroles fait un petit clin d'oeil à Georges Perec qu'il l'intègre comme personnage important qui lui ne parle pas. D'autres références sont présentes toutefois mon manque de culture G ne permet pas d'en identifier plus.

Ici c'est le royaume des mots, des lettres, des sens et des contre-sens. Les livres ont une maison d'arrêt. Un homme se ballade avec une bibliothèque sur le dos pour aider les gens en quête de réponses contre paiement en espèce. Un inventeur a créé une machine, Narrator, à produire des histoires. Elle ne fonctionne pas toujours correctement normal car sa source d'énergie est l'alcool, comme beaucoup d'écrivains.

Le style graphique se rapproche de la ligne claire si chère à Edgar P. Jacobs que l'auteur vénère. le ciel n'est pas bleu, l'herbe n'est pas verte. Tout est assez droit et les couleurs très nets et délimités. La fantaisie se retrouve dans l'usage du vocabulaire et dans le choix des teintes. Par exemple, chaque membre de la famille qui parle par monovocalisme est identifiable par une couleur ainsi celui qui parle en e est habillé en vert.

François Ayroles a mis une dizaine d'année à réaliser cet album qui a demandé beaucoup de travail et de recherche. Une lecture atypique qui m'a beaucoup dérouté. Une histoire assez unique qui trouvera plus d'un amoureux des mots et des caractères typographiques et langagier.
Lien : https://22h05ruedesdames.wor..
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