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Critique de mylena


Suivant les conseils de Maxime Gorki, Babel, pour « courir le monde », s'est engagé comme correspondant de guerre dans l'armée rouge. C'est ainsi qu'est né ce recueil de 34 nouvelles plutôt courtes, toutes liés à des moments vécus pendant la campagne menée par la cavalerie soviétique en 1920 en Pologne. Elles furent d'abord publiées dans diverses revues avant d'être réunies en 1926 en un recueil. Au grand dam de Semion Boudienny, Babel ne présente pas sous le meilleur jour ce chef de la cavalerie rouge, et, même s'il met en valeur le courage des soldats soviétiques, il montre aussi leurs côtés plus sombres. Dans le même ordre d'idée, on sent une certaine exaltation de l'auteur pour la Révolution mais cela n'empêche pas l'auteur d'en repérer les absurdités. Ce qui a intéressé Babel, ce ne sont pas tant les actions militaires en tant que telles que la vie quotidienne d'un régiment de Cosaques, leur ordinaire, leurs déplacements, leurs bivouacs. Il était fasciné par les Cosaques, leur côté sauvage et barbare, leurs rapports avec les chevaux. Babel montre aussi l'infanterie composée essentiellement de pauvres moujiks armés parfois d'un seul fusil pour trois. Il dépeint tout un monde disparu, les Polonais et les Juifs de Volhynie : un vieux commerçant juif, le fils du rabbin communiste, un accordéoniste, des infirmières. Il n'a pas son pareil pour décrire des scènes du quotidien et montrer l'horreur de la guerre : persécution des autochtones, spoliations, … C'est l'humain qui l'intéresse. le style de Babel est flamboyant, et en même temps très ciselé. Ses récits sont très sombres, très durs et en même temps plein d'humanité. Chaque nouvelle est comme une petite pépite.
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