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Critique de Crossroads


Losqu'on le déballe , l'on se dit que l'on tient un bouquin d'un fort beau gabarit ma foi ! Il respire la solidité , bien campé sur ses 140 planches dont les effluves vous donnent l'impression de sortir tout droit de l'imprimerie ! Premieres impressions visuelles et olfactives tres , tres prometteuses !

Mais Jeannot a dit un jour..un mardi si mes souvenirs sont bons....si votre ramage se rapporte à votre plumage...
En effet , couverture au top mais quid du contenu ? Adéquation totale ou fumisterie complete ? Un mot , un seul , pour résumer ce récit une fois la derniere page feuilletée , le dernier dessin mangé des yeux : é-pous-tou-flant !
Le décor : apocalyptique , ambiance fin du monde à la " Je suis une légende " ou bien encore " The road " ! L'on y découvre un monde dévasté , dépeuplé dans lequel trois p'tits gars tentent de survivre car les dangers sont nombreux : la faim , les éboulements , les sauts d'immeubles en immeubles mal ajustés ( il faut dire que nos trois héros sont de véritables Yamakasi ayant fait de ce nouveau monde leur terrain de jeu ) , et le dernier mais non des moindres : les insectoides . Etres colonisateurs , à la solde d'une reine sans pitié ( que ce soit à l'égard des humains ou de ses congénères ) et à l'appetit gargantuesque !
Une premiere partie axée sur le quotidien de nos trois survivants . Leur fuite perpétuelle afin d'échapper à ces insectes assassins . Leurs rapports aux uns et aux autres qui sont loin d'etre fusionnels malgré le contexte . La recherche journaliere d'un abri salvateur , de nourriture , d'un éventuel humain ayant , lui aussi , échappé au cataclysme . Les souvenirs pullulent au fur et à mesure que l'espoir , lui , s'amenuise ! Nombreux flashbacks nous permettant d'apprehender un peu mieux Soham , Wayne ( figure paternelle du trio ) et Jeremiah . L'auteur reussit à merveille à faire passer une multitude d'émotions sans qu'il y ait forcément besoin de dialogues . Son coup de crayon magistral se suffit à lui-meme ! Espoir , abandon , colere, amour , véritable palette émotionnelle au graphisme épuré mais oh combien évocateur !
Une seconde partie centrée , elle , sur l'envahisseur et ses véritables motivations ! Pour les fans de comics , forte similitude avec Galactus , le mangeur de mondes ! Je viens , je festoie , je pulvérise et hasta la vista baby ! Des lors , deux solutions et pas une de plus : continuer à subir , se cacher et finalement disparaitre avec cette planete ou alors se rebeller et tenter le tout pour le tout afin d'éradiquer cet estomac sur mandibules , cette reine planetovore ( à noter que ce mot fera bel et bien son apparition dans le petit Larousse 2016 , vous en avez donc la primeur , bande de petits veinards va ! ) ! A ce trio éclectique viendra se greffer une inconnue des plus énigmatiques mais au role majeur dans le fin mot de l'histoire somme toute logique..
Un bouquin d'ambiance s'il en est porté par des couleurs volontairement tres sombres ( on est pas au bal du 14 juillet non plus ! ambiance fin du monde que je vous dis ! ) . Les rares touches de gaieté sont volontairement associées aux souvenirs ressassés , témoignages d'un monde disparu ou il faisait alors bon vivre...
Meme si , de prime abord , je n'ai pas vraiment adhéré au coup de crayon plutot tout en angle , personnages y compris , et au respect des proportions plus qu'aléatoire , cela devient tres vite anecdotique tant la faculté du dessinateur à nous immerger dans ce monde de tenebres s'avere d'une redoutable éfficacité ! Description de cette ville moribonde d'un réalisme bluffant !
Autre force de ce récit , ce talent qu'a Bablet a délivrer ici et là , quand on s'y attend le moins , quelques touches de poésie et d'humour...
Bref , un bouquin qui , le temps d'une lecture , parvient à vous inoculer un peu de sa grisaille et de son désespoir .

Comme quoi une belle mort peut vous faire passer un excellent moment de lecture ! BD dévorée dans le cadre de masse critique d'ou ce magistral MERCI à Babélio et au label 619 pour ce pur moment de bonheur !
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