AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de bdelhausse


De temps à autres, je me sacrifie... et j'inscris un livre dans une catégorie très altruiste: "j'ai lu ce livre pour vous éviter d'avoir à vous le farcir".

Draconis fait partie de cette catégorie.

Le pitch est sympa... une salle de ventes, un tableau qui disparaît puis réapparaît, deux meurtres (pour commencer) rituels, une enquête sous forme de filature, de l'ésotérisme, de l'Histoire invisible...

Mmmmmmh se pourlèche le lecteur fan de Dan Brown ou de thrillers ésotériques... voilà de quoi assouvir ma soif de mysticisme BCBG sur fond d'art et de grand complot.

Sauf que... cela ne démarre réellement jamais. 173 pages pour un tel sujet, qui devrait comporter un tas de tiroirs, de fausses pistes, de tâtonnements, de révélations... c'est impossible. Surtout que l'on n'a pas une langue très concise. Donc on n'a pas de tension dramatique. Donc, flop...

Prenons un exemple. A plusieurs reprises, en fin de chapitre, les auteurs nous promettent que les choses vont vraiment devenir dramatiques, dures, sur le mode du "cela ne faisait que commencer" ou "s'ils avaient pu imaginer...". le ressort est connu et largement utilisé avec un narrateur omniscient qui sait ce qui va arriver... Sauf que ces promesses ne sont pas tenues. Il n'y a pas de gradation, de progression vers l'horreur attendue.

Et quand la fin arrive, on sort du thriller pour rentrer dans le mystico-fantastique tout à fait surprenant et décalé (ce qui -pour une fois- n'est pas un point positif pour moi), et les mots sont largement insuffisants pour communiquer l'horreur au lecteur.

Autre exemple, le roman -thriller- esotérico-mystique se prête fort bien à une déconstruction dans la structure. Rien de cela ici. On pourrait avoir la vision des "méchants", plonger dans un épisode du passé qui éclairerait le présent, avoir des chapitres qui seraient plus énigmatiques, où le lecteur devrait recomposer le puzzle lui-même, etc. Rien de tout cela. le récit est linéaire, vu (plus ou moins, vu l'utilisation principale du narrateur omniscient, qui fonctionne mal) par le prisme d'une assistante de la salle de vente. Et on a même droit à une romance style "Nous Deux" avec le principal flic de l'enquête.

L'initiation du commissaire-priseur m'a fait penser à mes plus mauvaises parties de jeu de rôle... Les intervenants, supposés avoir du pouvoir, de la sagesse, une connaissance infinie... sont plats, falots, sans reliefs et manquent tout à fait de crédibilité.

Mentionnons que le flic de la DST spécialisé en ésotérisme ne sait pas qui est Vlad Tepes... Franchement, on croit rêver. de mémoire, la page 114 contient une contradiction sur l'origine Dracul/Draculea dans la lignée de Vlad l'empaleur. Il n'est pas toujours simple de faire oeuvre d'Histoire Invisible.

A partir d'un fil conducteur qui tient plus ou moins la route (enfin, plutôt moins que plus), le récit se prend tous les écueils. J'ai failli arrêter bien des fois... mais le don de soi est profondément ancré en moi. Point positif, les 173 pages passent en même pas 3 heures. Hop !
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}