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Critique de chartel


J'ai découvert Alain Badiou un peu par hasard. Mon intérêt pour le théâtre m'a fait connaître les créations d'une compagnie catalane, la Llevantina, "dirigée" par Marie-José Malis. Cette metteur en scène ayant travaillé avec Alain Badiou lors de sa dernière pièce, "Le Prince de Hombourg", ma curiosité m'a logiquement poussé à connaître les textes de ce philosophe. Mon choix ne s'est pas porté sur son dernier grand succès, "De quoi Sarkozy est-il le nom ?" (Editions Lignes 2007), mais sur son dernier livre, "L'hypothèse communiste". Alors que l'une des plus terribles crises économiques et financières a fait vaciller le dogme tout puissant du capitalisme (fait vaciller mais malheureusement pas fait tomber), Alain Badiou remet à l'honneur l'idée communiste. L'humanité n'a probablement jamais connu de telles inégalités dans sa courte histoire, et c'est dans cette période de révoltante barbarie que, paradoxalement, il est de bon ton d'annoncer que le communisme fut et est un échec. Plutôt que d'acquiescer béatement à ces discours présomptueux, Alain Badiou montre que c'est le concept de parti et d'Etat communiste qui est synonyme d'échec, non pas le communisme lui-même. Pour étayer sa thèse, il revient sur trois événements historiques : Mai 1968, la Révolution culturelle en Chine et la Commune de Paris de 1871.
L'ensemble est clair, remarquablement argumenté, et bien que parfois trop catégorique et trop optimiste quant aux comportements humains – je veux dire qu'il satanise constamment les nantis, la bourgeoisie et les classes possédantes (ce que je ne lui reproche pas, au contraire) mais oublie aussi de sataniser ceux qui subissent ces inégalités (ou aussi s'en accommodent, s'en contentent et s'en satisfont) - l'ensemble réussit à nous convaincre.
Enfin, et il s'agira de ma plus vive critique, je reproche une certaine illisibilité dans la dernière partie du livre consacrée à la définition de l'Idée du communisme. Alain Badiou nous égare par une explication trop abstraite et trop complexe, bien qu'il nous prévienne en début de chapitre qu'il souhaite être le plus clair possible. le problème vient du fait qu'au lieu de s'appuyer sur des notions concrètes et nettement définissables (sans l'aune d'une ambiguïté) pour nous amener à définir un concept abstrait, il ne fait appel qu'à des termes tout aussi vagues et polysémiques. Mais je ne voudrais pas clore ces quelques remarques sur une impression négative, car la pensée de Badiou est si rare et ô combien enthousiasmante à l'ère du tout argent que l'on doit clamer haut et fort l'utilité et la nécessité des lectures de son oeuvre.
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