AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,97

sur 134 notes
5
7 avis
4
14 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Tish et Fonny se connaissent et s'aiment depuis l'enfance. A 19 ans ils s'apprêtent à se marier, quand le destin de Fonny bascule : accusé à tort d'avoir violé une femme portoricaine, il est incarcéré, dans l'attente de son jugement. Fonny n'a pourtant commis aucun crime : cette fille il ne la connaît pas, elle ne le connaît pas non plus, mais tout le monde s'est mis d'accord pour l'accuser, faute de connaître l'identité du véritable coupable. D'une grande violence et en même temps très émouvant, Si Beale street pouvait parler nous replonge dans le Harlem des années 70, gangréné par le racisme et l'injustice.

Les violences policières faites aux Noirs, on en entend parler, tout le temps. Mais ce dont on entend moins parler, c'est la violence psychologique, qui s'installe sur la durée, cette sorte d'épée de Damoclès qui, à l'époque encore beaucoup plus qu'aujourd'hui, pèse sur chaque personne noire et menace de s'abattre sur elle à tout moment : l'injustice, l'incarcération sans raison, la vie qui bascule, au seul motif d'une couleur de peau. La peur, constante, l'intranquillité.

Ce roman qui nous plonge dans l'intimité d'un couple et d'une famille montre cela avec encore plus de force que tous les articles impersonnels que l'on pourrait lire dans la presse. Avec beaucoup de sobriété, on pénètre dans cette vie de famille, et on prend la mesure de la cruauté d'une telle situation et de son insolvabilité. C'est une spirale infernale qui ne s'arrête jamais, qui en a touché d'autres (son ami Daniel) et continuera d'en toucher d'autres (son père).

Tout est parti d'un flic, le flic Bell, à qui Fonny a refusé de se soumettre, à qui il a tenu tête, en « sortant de son rang ». Et ça Bell ne l'a pas apprécié, son ego d'homme blanc en a pris un coup, il veut se venger, il va pas le louper ce Fonny. de fil en aiguille, Fonny s'est retrouvé en prison et accusé d'un crime qu'il n'avait pas commis. Une vaste fumisterie. Et Si Beale Street pouvait parler, elle dirait que ce n'était qu'un acte gratuit, du racisme pur et dur, la volonté de coffrer, d'enfermer, d'encager, qui résonne encore aujourd'hui si profondément malheureusement.
Commenter  J’apprécie          00
James Baldwin nous plonge dans ce roman, dans les années 70, à Harlem, alors peuplé de population presque exclusivement noire.
Avec une écriture riche et forte, il nous emmène au coeur d'une histoire d'amour entre deux jeunes noirs américains qui il faut le dire se termine mal.
L'amour est puissant dans ce roman tant dans ce jeune couple que dans leurs familles. Mais, la toile de fond prégnante de ce livre, c'est la peur et le racisme. le jeune homme est accusé d'un viol qu'il n'a pas comis, jeté en prison sans espoir.
Ce roman est le récit d'une machination qui broie l'homme noir. Il ne peut y échapper, n'a pas de moyens pour contrer son destin.
Une très belle écriture nous dépeint ce monde impitoyable, là où l' espoir s'amenuise au fil des pages de faire libérer cet homme.
Le quartier d'Harlem, aujourd'hui à changé, il paraît même qu'il est devenu " bobo" mais le regard et le pouvoir des hommes sur d'autres restent malheureusement déterminant.
Si Beale Street pouvait parler ne peut que nous toucher à la façon violente d'un coup de poing.
Commenter  J’apprécie          585
Ce roman qui aborde le thème de la ségrégation raciale aux États-Unis à travers une émouvante histoire d'amour est une belle découverte. Les personnages sont attachants. Toutefois, la fin m'a un peu frustrée ! J'aurais aimé connaître le sort de Fonny.
Commenter  J’apprécie          40
Je viens de terminer de lire une belle histoire poignante, un hymne antiraciste, un récit de combat qui dénonce l'intolérance et la bêtise d'où les États-Unis ne sont malheureusement pas encore sortis ... À mettre entre toutes les mains !
Commenter  J’apprécie          90
"Il est magnifique. Ils l'ont battu, mais ils n'ont pas pu le battre - si tu vois ce que je veux dire. Il est magnifique. (p503)3


J'ai découvert James Baldwin à travers un film à la télévision avec I am not your negro qui m'avait particulièrement touchée sur le parcours de cet auteur que ce soit sur sa vie mais également sur ses combats, son militantisme pour la défense des droits civiques de la communauté noire.

New-York - Clémentine Hivers, Tish, 19 ans, vendeuse, est la narratrice de ce roman qui relate avec son parler simple, direct son histoire d'amour avec Alonzo Hunt (Fonny), 22 ans, sculpteur et qui débute au moment où elle a confirmation qu'elle attend un enfant alors que Fonny est en prison suite à une accusation de viol d'une portoricaine, viol dont il se dit innocent. 

Charles Baldwin dénonce à travers cette histoire romanesque de quelle manière un homme peut se retrouver accusé uniquement par vengeance et surtout pour sa couleur de peau d'un crime dont il fait le coupable tout désigné.

"Vous comprenez, il avait trouvé son centre, le pivot de sa propre existence, en lui-même - et ça se voyait. Il n'était le nègre de personne. Et ça, c'est un crime dans cette pourriture de pays libre. Vous êtes censé être le nègre de quelqu'un. Et si vous n'êtes le nègre de personne, vous êtes un mauvais nègre : c'est ce que conclurent les flics quand Fonny s'installa hors de Harlem. (p119)"

Tish raconte, avec ses mots simples, pleins à la fois d'amour mais aussi d'inquiétude, mais elle n'est pas la seule voix car ici ou là celle de James Baldwin s'entend, le ton change et monte alors comme la révolte qui l'anime devant l'injustice, le racisme, l'histoire d'amour n'étant que le prétexte à une dénonciation d'un système, d'une société voire d'un pays et comment les dés sont pipés d'avance quand votre couleur de peau vous catégorise.

"De toute façon, dans notre époque et notre pays pourris, tout cela devient ridicule quand on s'aperçoit que les femmes sont censées avoir plus d'imagination que les hommes.  Nous avons là une idée conçue par le cerveau des hommes et elle se révèle exactement le contraire de la réalité. La vérité, c'est que, confrontée avec la réalité des hommes, une femme a bien peu de temps, et d'occasions, d'exercer son imagination. (qui est la seule chose en quoi les hommes ont jamais fait confiance) passe pour efféminé. Ça en dit long sur ce pays, car si, bien sûr, votre seul but est de faire de l'argent, la dernière chose dont vous avez besoin est bien de l'imagination. (p175)"

C'est une histoire poignante sur l'empêchement d'une vie de couple, où les barreaux et la justice s'interposent alors que rien ne les prédestinait à y être confrontés. L'auteur confronte les deux familles, l'une aimante et tendre, l'autre dominée par les femmes, restant distante mais peut-être par maladresse.

"Le vrai crime, c'est d'avoir le pouvoir de placer ces hommes là où ils sont et les y maintenir. Ces hommes captifs sont le prix secret d'un mensonge secret : les justes doivent pouvoir identifier les damnés. le vrai crime, c'est d'avoir le pouvoir et le besoin d'imposer sa loi aux damnés. (p493)"

Unir un message à une histoire d'amour donne encore plus de poids à celui-ci car comment ne pas être touché par ces deux amants séparés au moment où ils vivent un moment important e leurs vies, quand leurs familles (mais surtout celle de Tish) mettent tout en oeuvre pour trouver l'argent pour l'avocat, la caution, allant à se mettre eux-mêmes hors-la-loi pour le faire mais ont-ils d'autres choix ? 

Alors certes, c'est avant tout une histoire d'amour, très belle, très romantique mais elle est lourde de sens et de symboles.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
Commenter  J’apprécie          160
Une sensibilité dans la narration de cette histoire d'amour. Des souvenirs fins et bien imbriqués, la sagesse de la résilience lorsque tout semble perdu. Une histoire d'amour belle malgré, parfois, quelques mièvreries.
Commenter  J’apprécie          00
Dans ce livre, j'ai lu l'Amérique d'hier, mais j'y ai aussi vu l'Amérique d'aujourd'hui : noire et blanche, violente, à 2 vitesses.
Le sujet est casse-gueule, tant il semble habituellement difficile de mêler finement l'intime et le politique dans un roman. Mais le talent de l'auteur est grand : il est infiniment doué pour inventer des personnages lumineux, sensuels et dignes, que le racisme, l'injustice et le puritanisme s'acharnent à briser. Sa langue est vive et lyrique.
En ouvrant ce livre, apprêtez-vous à être bouleversés, comme jamais, par le combat que vont livrer ces 2 âmes soeurs que la vie tente par tous les moyens de séparer.
Commenter  J’apprécie          60
Harlem, années 1970. Tish et Fonny sont amoureux, n'ont pas vingt ans mais annoncent à leur parents qu'ils veulent se marier. Mais Fonny est injustement accusé de viol et emprisonné. Tish et sa famille font tout pour le libérer ; ils embauchent un avocat blanc et Sharon, la mère de Tish se rend à Porto Rico pour retrouver la plaignante et lui faire changer son témoignage. Au parloir, Tish apprend à Fonny qu'elle est enceinte…
Si Beale Street pouvait parler est un roman d'amour pur et organique dans une Amérique profondément raciste et ostracisante, une histoire portée par la belle langue de l'écrivain et surtout par sa colère qu'il transmet au lecteur, accablé devant tant d'injustice et en même temps exalté par l'amour et la solidarité qui prévaut malgré tout.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
Commenter  J’apprécie          20
Lu il y a longtemps, mais j'en garde un bon souvenir : Baldwin, écrivain socialement engagé, confronte la famille à une misère bien pire encore que celle de la religion, celle du Tiers Monde. Il y a aussi, cette différence entre la révolte d'Ernestine plus brutale, intelligente et solitaire que celle de Tish, plus apaisée.
Commenter  J’apprécie          210
Comment dire...
Si Beale Street pouvait parler a, selon moi, reçu la même malédiction qu'un certain Fahrenheit 451 : au moment même où on s'attend à ce que ça commence vraiment, eh bien ça se termine.

J'ai apprécié l'écriture de James Baldwin même si j'ai trouvé que l'intrigue se déroulait un peu lentement, raison pour laquelle je m'attendais à beaucoup plus de cette histoire.
Les personnages sont touchants, on a envie d'en découvrir plus sur le lien entre Tish et Fony. Ce qui est très appréciable est la description de leur amour, il y a une certaine réalité dans tout ça, comme si Baldwin parvenait à créer un cocon et qu'il nous invitait à regarder à l'intérieur, tels des invités privilégiés.
Mais après tout, comme cela est dit au tout début de ce roman (préface?), c'est avant tout une histoire d'amour, une histoire où on aime les enfants et nos deux amoureux ne sont-ils pas des enfants, deux innocents?

Il faudrait sérieusement régler le problème des feuilles vierges en fin de livre qui me font à chaque fois le mauvais coup de penser qu'il reste encore de quoi lire.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (411) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1832 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}