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Critique de Gruizzli


Je suis beaucoup moins enthousiaste que les autres critiques face à ce volume, qui a d'indéniable qualités mais qui me semble aussi avoir quelques petits défauts que j'impute plus à ma propre expérience de lecture qu'a la BD en elle-même.

Il s'agit d'une histoire de deux frères, africains mais sans que l'on sache de quel pays, et qui vont poursuivre tout au long du récit une haine qui les tiendra debout. Haine envers l'un, haine envers le monde, le récit parle de ce que ça peut être que de vivre et naitre dans une telle contrée. le hic que j'ai, avec cette BD, c'est que le récit reste volontairement flou même si on peut situer vaguement le passage des protagonistes : Afrique sub-saharienne, Maghreb et ensuite Marseille. Seulement, l'Afrique sub-saharienne est immense, la diversité des pays et des paysages ainsi que des langues et des cultures me conduisent à penser ce récit comme un peu trop simple. J'aurais aimé que l'ancrage soit plus clair et précis, montrant que le récit est certes construit sur des personnages inventés mais dans des réalités concrètes. Là, je m'interroge sur la part de fantasme du récit et de cette Afrique de village très refermés qui se font envahir de mercenaires. Je n'ai aucun doute que ça existe, actuellement en Centrafrique, mais j'aurais aimé cet ancrage concret qu'il manque ici.

Pour le reste, le récit est bon et permets de montrer plusieurs choses à la fois, dans le parcours de ces deux jeunes gens. Il y a de longs trajets tâchés de sang jusqu'à la ville Phocéenne, qui n'est pas le paradis promis. le récit est violent mais pour une bonne cause. C'est avant tout un récit de vie, dans un endroit du monde où la guerre est malheureusement beaucoup trop présente.
Le dessin renforce pas mal cet aspect, même si je l'ai parfois trouvé un poil inconsistant dans les visages. Mais c'est une représentation efficace qui arrive à ne jamais esthétiser la violence et aussi à rendre concret la folie que les hommes peuvent subir.

En fin de compte, ma lecture m'a plu mais je suis moins friand de ce genre de récit qui ne s'ancre pas assez dans la réalité (pour moi) par rapport à des récits qui permettent de saisir la réalité d'une Afrique complexe, bien plus que le pense l'Europe qui le range sous le terme simplifié de "Afrique", ne distinguant ni langue, ni culture, ni ethnie, ni pays dans ce grand ensemble. Bref, ça me semble intéressant mais pas assez précis.
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