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Critique de PtitVincent


La cousine Bette est une vieille fille comme on en rencontre souvent dans les grandes familles. Pas vraiment jolie, sans fortune et vivant chichement. Beaucoup la plaignent et la regardent avec condescendance. Mais le baron Hulot d'Hervy et sa femme Adeline n'imaginent pas un instant le ressentiment et la colère que peut avoir la vieille dame envers eux, l'invitant certes chaque soir au repas (ce qui lui fait des économies) mais la considérant toujours comme la 5e roue du carrosse. Leur fille Hortense, demoiselle à marier, encore moins.

Ce roman de grande ampleur raconte la vengeance que va fomenter la cousine envers toute sa famille. À la fois la branche aristocratique des Hulot, mais aussi celle plus bourgeoise et commerçante personnifiée par Célestin Crevel, parfumeur en retraite, fortuné après avoir gravi toutes les échelles de la société. Pour cela, Bette va s'associer avec Valérie Marneffe, femme marié à un homme faible, qui va vite comprendre les avantages de la luxure face à la vertu. Celle-ci ne va pas hésiter à cumuler les amants pour s'offrir une vie nouvelle, plus opulente, tout en agissant pour la promotion de son mari fonctionnaire. Ainsi le baron, qui pourtant s'était déjà ruiné avec d'autres maîtresses, Crevel, le comte Wenceslas (mari d'Hortense et préalablement protégé de Bette) vont tous passer à la casserole et y perdre des plumes.

Car ici, Balzac, dans ce qui sera un de ses derniers grands romans, n'y va pas avec le dos de la cuillère : les hommes y sont libidineux, les femmes vertueuses et soumises ou alors luxurieuses et vénales. Quant à l'amour, il s'achète, que ce soit pour le mariage (la dot) ou pour les maîtresses. le cynisme est la règle, pas de pitié pour les braves ! La cousine multiplie les manoeuvres afin de mettre la famille à ses pieds et renverser la situation : que ce soit elle qui prenne en charge sa parentèle.

Ce roman De Balzac qui ne manque pas d'humour peut, par sa puissance critique, faire penser aux Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, pour la Restauration, tant le milieu décrit semble corrompu et décadent. Un livre d'une rare force avec de nombreuses scènes mémorables.
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