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Critique de CDemassieux


C'est toujours la même histoire : l'homme ne veut pas savoir quand il va mourir et quels que soient les pactes extraordinaires qu'on lui propose – et qu'il accepte, motivé par ce fantasme de la toute-puissance –, il arrive un moment où, confronté à l'inéluctable, c'est-à-dire sa fin imminente, il sombre, réalisant trop tard qu'on ne pactise pas avec le diable.
Car à chaque désir exaucé, la peau rétrécit, rapprochant son détenteur de la mort, facture exorbitante qui ne laisse plus que des chagrins. Comment faire alors pour se contraindre à ne plus désirer, sentiment si propre à l'homme ? se demande le héros, Raphaël de Valentin. Il n'y a rien à faire. Ses désirs l'ont enchaîné, le prix à payer pour tout avoir. C'était écrit :
« SI TU ME POSSEDES, TU POSSEDERAS TOUT.
MAIS TA VIE M'APPARTIENDRA. DIEU L'A
VOULU AINSI. DESIRE, ET TES DESIRS
SERONT ACCOMPLIS. MAIS REGLE
TES SOUHAITS SUR TA VIE.
ELLE EST LA. A CHAQUE
VOULOIR JE DECROITRAI
COMME TES JOURS.
ME VEUX−TU ?
PRENDS. DIEU
T'EXAUCERA.
SOIT ! »

Qu'a fait Raphaël de ce pouvoir incommensurable ? Rien, trop occupé qu'il était à céder d'abord à l'opulence soudaine. Puis, une fois conscient du drame qui se jouait, il a tenté de survivre, la terreur de l'abîme pour seule compagne. de cela « Rien ne le distrait », dit le texte.
Raphaël s'est fourvoyé, jusque dans ses passions amoureuses : il s'est épris de la glace, la comtesse Foedora, tandis que le feu de l'amour brûlait en Pauline, qui en paiera, elle aussi, le prix fort.
Dans ce roman fantastique et philosophique De Balzac se cache aussi l'une des plus grandioses pages de la littérature : la description du capharnaüm d'un antiquaire – dont certains idiots ont propagé la légende ennuyeuse ! – où les objets nous font voyager dans l'Histoire comme en un songe. Un songe dont il ne fallait rien extraire, l'extraordinaire étant incompatible avec l'ordinaire humain…
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